Comme pour 2017, l’équipe de Comics Inside vous présente 10 comics et bandes dessinées qui ont marqué l’année 2018 !
A la recherche d’une idée de cadeau pour Noël ? Ne cherchez plus !
1.Grave : Les Contes Du Cimetière

Parmi les auteurs de renom tels qu’Alan Moore, Warren Ellis, Frank Miller et bien d’autres, on en découvre de plus discrets à l’image de Richard Corben. Pourtant, ne pas placer ce dernier dans la liste susmentionnée serait un outrage tant R. Corben a marqué de son empreinte le médium qu’est le comic-book.
Sa plus faible notoriété, si on la compare à celle de ses pairs, s’explique par une volonté de créer des récits dits « underground ». Et ce n’est pas son dernier recueil en date, Grave, qui nous fera dire le contraire !
On peut y lire plusieurs récits qui partagent le graphisme si particulier de l’artiste -des visages déformés aux jeux d’ombres machiavéliques en passant par des corps difformes- et une volonté de faire frémir le lecteur. D’une ou d’une dizaine de pages, chaque histoire bénéficie d’une ambiance glauque et il n’est pas rare de voir l’un ou l’autre personnage sombrer dans la folie quand il ne rencontre pas la mort en fin d’épisode. Une destinée macabre qui semble attendre chacun des personnages pour notre plus grand plaisir de lecture ! En effet, Corben nous met mal à l’aise d’épisode en épisode et on ne peut s’empêcher d’en redemander !
Sans oublier que Grave : Les Contes Du Cimetière comprend également l’aventure de Denaeus, une tragédie grecque où l’auteur s’amuse à réinterpréter des figures mythiques de la mythologie au travers de son style si caractéristique. Une bonne idée particulièrement bien exploitée !
En conclusion : un grand cru sans aucun doute!
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2.Thor : Le Massacreur de Dieux (Réédition Deluxe)

Quand Panini Comics eut la bonne idée en cette année 2018 de rééditer l’incontournable run sur Thor de Jason Aaron en format Deluxe, les mécontents se comptèrent sur les doigts d’une main. Et pour cause, il est question d’une série incontournable pour tous ceux qui aiment les super-héros et d’autant plus si vous êtes un fervent fan du fils d’Odin.
Cette nouvelle et très belle édition reprend donc le début du run dédié à Thor et paru sous la bannière « Marvel Now« . Sans conteste l’un des meilleurs travaux du scénariste américain, Le Massacreur de Dieux emmène le lecteur au sein de plusieurs lignes de temps. Et quelle que soit l’époque, la magie opère face à un Thor âgé et plus désabusé que d’accoutumée, un autre plus jeune et impétueux et un troisième d’âge moyen profitant de l’expérience accumulée au cours des combats ainsi que d’une certaine fougue. Quoi qu’il en soit, chacune des versions du Dieu nordique dépeinte par Aaron est fidèle au personnage et apporte sa pierre à l’imposant édifice qui se présente au héros : retrouver le « massacreur de Dieux ». Parce que oui, les divinité sont assassinées les unes après les autres par un être malfaisant. Et c’est à Thor que revient la tâche ingrate de retrouver et de stopper le responsable au cours d’un récit somptueux.
Somptueux pour son scénario mais également pour ses dessins puisque Esad Ribic nous gratifie de tout son talent en nous offrant à contempler une cité d’Asgard magnifiée ou encore des combats impressionnants !
Tant par la narration maîtrisée que par ses idées ingénieuses, Jason Aaron annonce d’emblée la couleur : non seulement Le Massacreur de Dieux captive mais, en plus, il n’est pas à réserver uniquement aux fans de la première heure. En effet, les néophytes n’auront aucun mal à se plonger dans cette épopée puisque peu de têtes connues sont aperçues. Seules quelques références savamment placées ne trouveront écho que chez les passionnés de Thor. Autrement dit, Aaron parvient à conquérir les deux types de lecteurs avec ce récit qui fait à la fois office de porte d’entrée et de suite appréciable.
Adapté aux néophytes tout comme pour aux fans harcore du personnage, Thor : Le Massacreur de Dieux fera office de superbe cadeau de Noël pour n’importe quel lecteur !
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3.A.D. After Death

Quand deux grands auteurs tels que Jeff Lemire et Scott Snyder s’associent pour un roman graphique, les attentes n’en deviennent que plus importantes. D’un côté, on retrouve l’auteur et dessinateur canadien (déjà présent dans ce top avec Gideon Falls), à qui l’on doit notamment les fabuleux Essex County et Black Hammer, et de l’autre, on (re)découvre une figure de DC Comics, capable du meilleur (La Cour des Hiboux) comme du pire (la fin de son run sur Batman New 52).
Résultat ? Que les amoureux de récits indépendants fassent fi de leurs hésitations et plongent sans plus attendre dans ce qui constitue l’une des plus belles œuvres de cette année 2018.
Ce roman graphique nous conte l’histoire de Jonathan Cook, l’homme à l’origine d’une découverte qui a et qui va changer la face du monde : le remède contre la mort. Sur base de cette idée, les deux auteurs passent alors en revue plusieurs questions philosophiques comme l’importance d’un souvenir ou encore de la vie, tout simplement.
Pour ce faire et pour illustrer cette histoire atypique, l’équipe créative a construit une narration tout aussi originale. Du présent, on bondit dans le futur avant de revenir bien avant dans le passé. Déstabilisante de prime abord, la narration devient au fil des pages l’une des forces du récit imaginé par Snyder. Lemire contribue également avec panache à l’œuvre avec des dessins fabuleux pour tous ceux qui apprécient son style si personnel.
Et ce n’est pas tout en ce qui concerne la singularité du récit puisqu’il se démarque également de la concurrence via sa mise en page : de pleines pages de texte tout comme on est habitué à en voir dans les romans sont suivies d’autres ornées des dessins de Jeff Lemire. Autrement dit, l’originalité prime encore sur ce point et participe à l’identité du titre.
Scénario, structure narrative, dessins… : de par bien des aspects, A.D. After Death allie réussite et singularité et mérite amplement de se retrouver sur toutes les étagères des lecteurs !
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4.Batman White Knight

Si l’alter ego de Bruce Wayne profite déjà d’un très grand nombre de comics le mettant en valeur, il peut ajouter un nouveau récit à sa « biographie » avec Batman White Knight. Dessiné et imaginé par le génial Sean Murphy, ce comic-book nous emmène dans un univers alternatif. On retrouve un super-héros à bout face à un Joker toujours plus fou.
Il ne faudra que quelques pages pour voir cette situation s’inverser : le clown meurtrier et destructeur retrouve ses esprits et redevient Jack Napier, un homme comme les autres qui veut aider la Ville de Gotham et ses habitants en se lançant en politique. La cause de tous les maux selon lui ? Les dégâts engendrés par la chauve-souris lors d’interventions contre des super-vilains dans des zones rurales.
Sous ce pitch original se cache un récit qui pourrait bien trouver une place de choix sur les étagères des fans aux côtés des autres classiques de l’univers DC tant l’histoire aura le don d’intriguer ses lecteurs en se reposant sur des dialogues bien sentis et des péripéties rythmées.
Et puis, c’est sans compter sur les dessins qui sont également signés Sean Murphy et qui profitent de tout le génie de ce dernier.
Si vous aimez Batou et la bat-family, ce one-shot est à tester sans plus attendre !
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5.Orc Stain

Parmi les comics édités sous le label Paperback de Casterman, on dénombre déjà quelques belles surprises comme Magnus, Mech Academy et surtout Orc Stain. Cette dernière série nous envoie tout droit, comme son nom l’indique, dans un monde d’heroic fantasy peuplé d’Orcs. Des créatures qui ne pensent qu’à festoyer, à se battre et à arracher le gronche (leur sexe) de leurs ennemis pour le revendre au plus offrant !
En d’autres mots, c’est un univers pourvu de protagonistes plus loufoques et délurés les uns que les autres qui s’offre au lecteur. Univers dans lequel vit « Qu’un Œil », héros malgré lui de ce comic-book de James Stokoe. En effet, depuis que l’Orctsar, un Orc qui s’est mis en tête de rassembler tous les clans sous sa bannière, a appris qu’un Orc borgne pourrait mettre à mal tout son empire, les jours de notre « héros » sont comptés.
En d’autres termes, Orc Stain est un récit qui fait la part belle aux idées farfelues et le résultat est tout bonnement rafraîchissant ! Les personnages ont leur propre langage, profitent d’un trait dynamique et particulièrement bien adapté à l’histoire et passent d’une péripétie originale à une autre pour notre plus grand plaisir !
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6.Gideon Falls

Jeff Lemire s’est déjà illustré avec des récits dits « tranche de vie » comme Essex County, des aventures de super-héros avec Old Man Logan, ou encore des histoires méta qui traitent de l’histoire et des genres des comics comme Black Hammer. Pourtant, malgré une bibliographie bien fournie, tous les genres n’ont pas encore été explorés par cet auteur dont les idées ne semblent jamais tarir. Preuve en est, encore une fois, avec le comic-book horrifique Gideon Falls. Pour ce dernier, le scénariste canadien est accompagné du dessinateur Andrea Sorrentino pour reformer le même duo qui était déjà à l’œuvre sur Old Man Logan.
Mais oublions le griffu un instant car il n’en pas question dans les contrées de Gideon Falls. Guère de super-héros non plus d’ailleurs dans ce premier volume qui mise avant tout sur l’horreur.
Un genre qui semble particulièrement convenir au trait d’Andrea Sorrentino mais ses compositions graphiques imaginatives et déstabilisantes le démontreront bien mieux que nous, quels que soient les mots choisis. Et son compère n’est pas en reste puisqu’il profite du talent du dessinateur italien pour installer une ambiance oppressante à souhaits où les personnages, Norton et Fred, auront les pires difficultés à comprendre ce qui se trame autour d’eux.
Le premier est convaincu que les déchets de la ville où il vit tentent de lui adresser un message à propos de la grange noire, une immense bâtisse qui n’existerait que dans son esprit selon son psy. Le second vient à peine d’arriver à Gideon Falls suite au décès de son prédécesseur. Là-bas, une grange noire apparaît soudainement devant lui avant de s’évaporer tout aussi vite.
Ces deux histoires captivantes prennent place dans une ambiance maîtrisée où pour rien au monde on ne voudrait être à la place de l’un des protagonistes. L’immersion est totale grâce à un récit qui ferait pâlir d’envie les légendes les plus glauques et à des compositions graphiques perturbantes. Vivement 2019 et le deuxième tome !
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7.Infinity Gauntlet (Réédition)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que, lors de cette année écoulée, Thanos a défrayé la chronique au cinéma avec Infinity War. Occasion que n’a pas manqué Panini pour rééditer Infinity Gauntlet, soit Le Gant de l’Infini.
Et si les fans francophones de Marvel doivent beaucoup à Panini, le super-vilain Thanos doit, quant à lui, beaucoup à Jim Starlin, son créateur, pour l’avoir mis en lumière lors d’histoires aujourd’hui considérées comme cultes. Parmi elles, on retrouve indéniablement celle dont il est question dans cette chronique.
A l’entame de ce comic-book, Thanos possède déjà l’arme ultime à son poignet puisqu’il l’a obtenue au cours d’un autre run : La Quête de Thanos. Désireux de séduire la Mort en personne, le Titan usera sans vergogne du Gant de l’Infini grâce auquel il peut manipuler le temps, l’espace, le pouvoir, l’esprit, la réalité et l’âme comme bon lui semble. Ce qui ne dissuadera pas foule de héros…
Dans cet event cosmique, les Avengers, les X-Men et bien d’autres têtes connues s’unissent pour détruire celui qui constitue la plus importante menace jamais rencontrée jusqu’alors dans l’univers Marvel. Au cours de son récit, Starlin réussit à éviter bon nombre d’écueils pourtant habituels dans ce genre de comics comme la surabondance de péripéties sans queue ni tête ou encore un scénario sans grand intérêt. Tout ceci nous conduit à une seule et même conclusion : Starlin est un maître quand il s’agit de concevoir une trame narrative captivante et ce, grâce à un bad-guy charismatique qui respire la cruauté et qui sera la source de plusieurs batailles épiques.
Autrement dit, on ne vous le dira jamais assez : n’hésitez pas une seule seconde si vous n’avez encore jamais lu Le Gant de l’Infini !
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8.Royal City

L’année 2018 aura vu deux volumes de Royal City trôner sur les étagères de nos libraires préférés. Dans cette ville qui donne son nom à la série, l’auteur canadien, Jeff Lemire, nous emmène à la rencontre de la famille Pike dans un récit réaliste où certains éléments de la vie de l’artiste se retrouvent à la manière d’une autobiographie.
Les Pike ont dû affronter la plus dure des épreuves il y a plusieurs années : la mort de Tommy, le cadet de 14 ans. Depuis, le temps a passé et chacun a choisi une direction différente dans la vie quitte à s’éloigner du foyer familial. Mais quand le patriarche se voit contraint de séjourner à l’hôpital, toute la famille se réunit et c’est là que la magie opère : les personnages emmènent les lecteurs au sein de contrées poétiques et captivantes.
Quel que soit le protagoniste mis au premier plan, le résultat est le même et s’appuie sur le sens inné du scénariste pour créer des dialogues aussi naturels et percutants que possible.
D’ailleurs, l’auteur canadien s’est également chargé du graphisme de Royal City et c’est aussi une réussite à ce niveau : son style personnel fait mouche et procure une vraie identité à un récit qui n’en demandait pas tant !
Un titre qui n’a pas usurpé sa place dans ce classement.
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9.I Kill Giant

Poétique, rafraîchissante, marquante… I Kill Giant est une œuvre comme on en voit peu. Le genre de récits dont on ne discerne la portée qualitative que lorsqu’on tourne la dernière page.
Publié de l’autre côté du globe en 2008 par Image Comics, le comic-book de Joe Kelly et de Ken Nimura est enfin arrivé dans nos contrées en 2018. On y découvre une adolescente, Barbara, aux prises avec les soucis inhérents, ou presque, aux jeunes de son âge. La difficulté de se faire des amis, la compréhension des préoccupations des adultes, la solitude… sont bien des obstacles qui l’empêchent de s’épanouir pleinement au quotidien. Pourtant, la jeune fille ne manque pas d’imagination et présente un fort potentiel quand il s’agit de s’échapper du monde scolaire et trop rigide à son goût qui l’entoure. Ainsi, lorsqu’il est question d’affronter des géants que seule, elle, semble pouvoir vaincre ou, du moins, retenir loin de la civilisation, Barbara fourmille d’idées.
Mêlant éléments fantastiques et scènes réalistes de type « tranches de vie », le scénario de Joe Kelly est enivrant et, surtout, très original. Le quotidien de Barb’ qui, au demeurant, semble banal, finit par absorber sans difficulté le lecteur dans une fable émouvante. Cela grâce à une héroïne sincère et vraie qui captive à tel point que l’on ne peut s’empêcher d’avoir tantôt envie de la pousser à affronter ses problèmes de front, tantôt de la réconforter pour l’aider un tant soit peu.
Bénéficiant d’une écriture ficelée et de dessins sobres et efficaces, Barbara et tout son univers méritent à bien des égards de trouver une place sous le sapin.
Et si vous n’en êtes pas convaincu, nous ne pouvons que vous conseiller de lire la critique complète rédigée ici.
10.Oblivion Song

L’homme que l’on retrouve derrière Walking Dead n’a pas mis en scène que des zombies en 2018 puisque dans Oblivion Song, ce sont des monstres en tout genre qui occupent le devant de la scène ! L’objectif est toujours de faire frémir le lecteur et l’on doit bien admettre que le résultat est des plus plaisants.
L’histoire d’Oblivion Song prend place dans la ville de Philadelphie où un événement des plus dramatiques a téléporté 300.000 personnes dans une autre dimension. Dignes des plus célèbres univers post-apocalyptiques, ces lieux inconnus de l’Homme sont peuplés de créatures difformes et toutes plus carnivores les unes que les autres. Pourtant, Nathan reste déterminé à y retrouver son frère, porté disparu depuis lors. Pour ce faire, il n’hésite pas à voyager entre Philadelphie et cette nouvelle dimension.
« On ne change pas une équipe qui gagne » aurait-on presque envie de dire… En effet, le génial Robert Kirkman s’appuie sur ce qu’il sait faire de mieux : la construction et le développement des relations qui unissent ses personnages. Une fois n’est pas coutume, chacun des protagonistes présente des particularités qui auront un impact sur le scénario. Dans cet ordre d’idées, Nathan souffre d’un choc post-traumatique suite à son séjour dans l’autre dimension. Choc qui aura bien évidemment des conséquences sur son comportement et sur sa façon d’aborder un problème. Ce type de détail, anodin de prime abord, tend à prendre de l’ampleur au fil des pages pour participer à la création d’un monde vivant et immersif. Bref, un régal à ce niveau !
Quant aux dessins, ils sont à mettre au crédit de Lorenzo De Felici. Particulier, son trait dépeint de bien belle manière les monstres imaginés par le scénariste et, associé au jeu de couleurs choisi pour l’occasion, offrent quelques scènes marquantes.
Une entrée méritée dans ce top 10 !
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