Oblivion Song : le papa de Walking Dead nous emmène dans une autre dimension

Petit événement avec la sortie d’Oblivion Song au début de ce mois puisque ledit comic-book est sorti chez nous, en Europe, avant même de paraître aux Etats-Unis. Une opération éditoriale appréciable qui mérite d’être soulignée.

Ensuite, autre fait marquant, un grand nom est inscrit sur la couverture : celui de Robert Kirkman que l’on retrouve au scénario. Dire que ce monsieur est un auteur reconnu est un bel euphémisme tant sa réputation a grandi avec celle de sa série phare, Walking Dead. Il remet donc le couvert avec « Oblivion Song » et y dépeint un univers présentant des similarités avec celui de Rick Grimes. De quoi appâter les fans ? Réponse !

Nathan, un habitant de Philadelphie, n’a pas été épargné par la vie puisque son frère est porté disparu depuis qu’un événement surnaturel a téléporté 300.000 personnes dans une dimension parallèle : Oblivion. Depuis, il voyage entre le monde réel et Oblivion  afin de ramener les disparus.

Très vite, on reconnaît la patte du génial scénariste : les relations entre les différents protagonistes du récit sont bien plus complexes qu’elles n’y paraissent de prime abord et elles occupent d’ailleurs un rôle central tout au long de l’histoire de ce premier volume. Ainsi, Nathan est aidé par un scientifique en état de choc post-traumatique depuis qu’il a « séjourné » à Oblivion, d’une femme qui a reconstruit sa vie avec un autre homme avant de voir son mari revenir de l’autre dimension, et de l’une des assistantes du haut gradé qui subventionne, ou plutôt, qui ferme les yeux sur les voyages inter-dimensionnels. Car si le héros clame haut et fort vouloir sauver les disparus, le gouvernement ne le voit pas de cet œil et voudrait éviter qu’un simple voyage ne crée une nouvelle brèche entre les deux mondes et ne mette en péril la vie des autres résidents de Philadelphie.

Et puis, il y a Oblivion. Comme pour les USA dans Walking Dead, il est question d’un lieu peu propice à la franche rigolade. C’est même tout le contraire : des créatures malfaisantes y rôdent et certaines dévorent tous ceux qu’elles rencontrent. Autrement dit, de nombreux disparus sont morts dès leur arrivée dans cette dimension.

Cette idée permet à Kirkman de jongler entre deux types d’histoire. L’une où la psychologie et le relationnel sont mis à l’honneur : un homme se bat pour retrouver son frère et ne parvient pas à concilier cet objectif avec sa vie de couple. Et l’autre où l’aspect aventure est au premier plan et où ce même homme lutte pour survivre sur des terres où différentes espèces de monstres n’ont qu’une envie, le dévorer.

Quelle que soit la dimension, la nôtre ou Oblivion, sur laquelle Kirkman s’attarde, le scénario fonctionne : chaque discussion, chaque rencontre, chaque relation fait avancer l’histoire et laisse entrevoir une suite des plus intéressantes.

Mais là où l’auteur frappe fort, c’est lorsqu’il met en lumière le retour de personnes disparues. On observe alors la réadaptation d’individus ayant vécu plusieurs années dans une faune sauvage. A l’inverse, d’autres ont choisi d’y rester et y ont vu une porte de sortie à leur vie américaine si morne. Des idées originales et intelligemment traitées par celui qui s’est fait le maître des relations entre personnages attachants et si éloignés des habituels clichés.

C’est le dessinateur Lorenzo De Felici qui s’est chargé de donner vie au quotidien des protagonistes de ce comic-book. Son style ne fera pas l’unanimité puisque son graphisme  se caractérise par un trait assez singulier. Et même si l’ensemble colle plutôt bien aux situations dépeintes par Kirkman, on aurait aimé observer des créatures bien plus effrayantes. Néanmoins, il faut tout de même reconnaître que certaines pages devraient capter l’œil du lecteur grâce aux dessins et aux tonalités des couleurs qui tirent joliment sur le vert et le jaune.

Avec ce premier volume, il est évident que Kirkman n’a fait que planter le décor pour une série plus longue et pourtant, les lecteurs auront déjà de quoi se mettre sous la dent avec ces premiers chapitres où l’on découvre une dimension apocalyptique originale et des individus aux personnalités travaillées. Quels mystères le scénariste de Walking Dead a-t-il prévu pour la dimension Oblivion ? Quels sont les véritables objectifs de Nathan ? Des réponses qui, si Kirkman ne perd rien de son talent en cours de route, devraient pousser les lecteurs à lire la suite des aventures d’Oblivion Song.

Note : 8/10

R.L.

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