Ni no Kuni 2 : un nouveau voyage enchanteur au pays de Ghibli

Après un premier opus de très bonne facture, Level-5 tenait à replonger les joueurs, avec « Ni no Kuni 2 : Revenant Kingdom » (PS4 et PC), dans un monde féerique et enchanté par la magie de « Ghibli », incroyable studio d’animés japonais, et ce même si ce dernier n’a pas participé à la conception de ce deuxième opus.

Le premier du nom, « La vengeance de la sorcière céleste », avait convaincu la critique et s’était vu attribuer des notes assez élogieuses. Il faut dire que le soft partait sur de très bonnes bases puisqu’il était le fruit d’une collaboration entre Ghibli, studio d’animation des célèbres Hayao Miyazaki et Isao Takahata, et Level-5 à qui l’on doit entre autres White Knight Chronicles (PS3), Dragon Quest IX (DS) ou encore Professeur Layton et l’appel du spectre (DS).

Un nouveau conte vidéoludique

Dès les premières minutes de jeu dans ce « Revenant Kingdom », la magie que l’on peut ressentir face à un animé Ghibli se fait ressentir. Les musiques sont fabuleuses, bien qu’un peu redondantes par moment, et que dire des graphismes et de la direction artistique qui nous renvoient aux plus belles heures du studio de Miyazaki.

Ici, vous contrôlez Roland et Evan, deux rois qui vivent des heures bien sombres. Le premier est Président dans un monde qui semble être le nôtre quand il se retrouve soudainement téléporté, et rajeuni par la même occasion, dans un château. Ce château, c’est celui du second, Evan, un jeune prince couronné en ce jour. Mais tout ne se passe pas comme prévu puisque, outre l’apparition surprise de Roland, un coup d’Etat est organisé par le vil Ratoléon, un… rat (les animaux et autres créatures imaginaires ont toujours endossé un rôle important dans les films Ghibli) voulant régner sur le royaume des chats. Il n’en fallait pas plus pour trouver un motif à la quête initiatique d’Evan lors de laquelle il devra à la fois fonder sa propre nation et apprendre le « métier » de roi.

Au cours de son périple, le jeune homme aura fort à faire puisqu’il rencontrera pléthore d’ennemis. Pour les combattre, quelques touches seulement : un bouton pour une frappe lourde mais lente, un autre pour une plus rapide mais moins puissante, des sorts que l’on peut affecter à quatre raccourcis et la possibilité de s’appuyer sur des mousses, d’adorables petites créatures qui vous aideront en cours de combat en restaurant votre vie ou en réalisant une attaque spéciale. Autrement dit, Ni no Kuni 2 laisse quelque peu de côté les habitudes issues des RPG traditionnels pour s’inspirer de celles des jeux d’action-aventure et ainsi réussir son pari : offrir des confrontations plus dynamiques qu’auparavant. Dans les faits, le seul véritable défaut de ce système de combats n’est autre que sa facilité. Rares sont les fois où vos personnages trouveront la mort puisque, avec un minimum de tactique et les bons sorts, il leur sera toujours possible de s’en sortir.

On notera aussi que de bonnes idées agrémentent les différentes joutes telle que la possibilité d’entrer en mode éveil (une sorte de transe durant laquelle vos points de magie ne diminuent pas) ou encore de sélectionner sois-même ses mousses avant l’entame du combat afin de choisir de quels effets on veut bénéficier lors de celui-ci (Régénération de santé, déploiement de tel bouclier, etc.).

Facile à prendre en main, le gameplay en combats aurait tout de même mérité de franchir un palier supplémentaire afin de rentre ces moments plus épiques.

Action-aventure, J-RPG et… STR !

Evidemment, si comme dans la plupart des J-RPG, les combats occupent une place importante puisqu’ils permettent à votre personnage de devenir plus fort et donc, de gagner des niveaux, l’exploration reste, elle aussi, une constante. A ce propos, la carte, à défaut d’être gigantesque, est suffisamment grande pour faire durer le plaisir et de nombreux objets y sont disséminés dans le but de vous pousser à la traverser de long en large. A tel point, que l’on découvre un nouvel item tous les dix pas, ou presque. Si l’idée n’est pas mauvaise sur le papier, il devient rapidement peu gratifiant et redondant de découvrir encore et encore tel ou tel objet.

Heureusement, cela ne vaut pas pour tout : les drapeaux représentant des lieux de batailles pour défendre votre royaume seront eux bien plus rares à dénicher. Car si l’ambiance est bel et bien celle d’un J-RPG et que les combats, quant à eux, sont plus orientés action, ce Revenant Kingdom propose encore un nouveau type de gameplay : la stratégie.

Loin des véritables ténors en la matière, Ni No Kuni 2 a le mérite de s’essayer au genre avec un mode intitulé « Bataille ». A l’aide de troupes que vous aurez rassemblées au cours du jeu, vous devrez conquérir de nouveaux territoires et protéger le vôtre. Vous devrez alors faire preuve de tactique et avancer prudemment. Efficace, cette partie du jeu est elle aussi très simple d’accès : différents régiments peuvent être contrôlés et chacun présente sa particularité propre ou plutôt, sa propre arme. Dans cet ordre d’idées, l’épée est plus forte que le marteau qui est plus fort que la lance qui est plus forte que l’épée. Dés lors, un bon équilibre entre vos différentes unités militaires et l’utilisation de bonus (largage de missiles par une flotte aérienne par exemple) dépendant d’une jauge (qui se vide si vous appelez des renforts, utilisez un bonus…) vous permettront de repousser l’ennemi et d’asseoir la souveraineté de votre territoire.

Plus tactique qu’il n’y paraît de prime abord, ce mode stratégique est une vraie plus-value pour le titre. Dommage qu’il n’évolue pas plus que ça en cours de jeu.

Et puis, de la stratégie, il vous en faudra aussi pour construire votre cité dans le mode « Royaume ». En effet, si dans un premier temps, le nouveau domaine d’Evan s’apparente surtout à un campement, il finira par devenir un vrai pays digne de ce nom. Pour ce faire, vous devrez y bâtir une forge, une armurerie… et y affecter des individus rencontrés lors des quêtes annexes (principalement) que propose le soft. Ces quêtes loin d’êtres originales et même quelque peu répétitives (tuer des monstres dans des donjons peu inspirés, trouver certains objets…) sont essentielles puisqu’elles influent sur la croissance de votre cité qui, elle-même, influence votre périple. Par exemple, vous pourrez choisir de placer un individu particulièrement doué dans la forge et y lancer une recherche sur tel type d’armes. Armes qui vous serviront bien entendu par la suite. Et le mode « Royaume » va encore plus loin puisqu’il vous sera demandé d’avoir à l’œil l’économie de votre pays mais également d’ouvrir des marchés, potagers, guildes…

Complète et très intéressante, cette partie du jeu s’avère des plus plaisantes, pour ne pas dire « addictive », et ajoute encore une touche d’originalité à ce titre qui ne cesse de nous étonner.

Vous l’aurez compris, ce Ni no Kuni 2 : Revenant Kingdom est un très bon J-RPG teinté de stratégie et baigné dans une sauce « action-aventure » rendant les combats très dynamiques. Et si ces derniers et les opérations militaires avaient constitué un challenge plus relevé, Ni no Kuni 2 aurait même pu s’affirmer comme l’un des incontournables du genre. Quoi qu’il en soit, la magie des studios Ghibli est toujours présente et devrait parvenir à ensorceler tous les fans des animés de Miyazaki et de J-RPG.

NINOKUNI_plusmoins

Note : 7/10

R.L.

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