Comme c’est la coutume, Comics Inside profite de cette fin d’année pour vous parler des lectures qui ont le plus marqué l’équipe. Voici notre top 10 de comics, romans graphiques et de BDs pour l’année écoulée. Bonne lecture !
1) Farmhand

Dans la ferme de Jedidiah, guère de vaches et de maïs. Par contre, si vous êtes en quête d’un nouveau rein ou de tout autre organe, vous êtes au bon endroit !
L’auteur de Tony Chu, Rob Guillory, parvient une nouvelle fois à susciter l’attention des lecteurs avec une idée originale et ô combien intrigante. D’ailleurs, ce tome d’introduction présente déjà une kyrielle de personnages travaillés puisque chacun est étoffé d’un background des plus intéressants.
Le scénario s’articule autour d’un secret qui semble toucher toute la ville ou presque et qui trouverait ses racines dans l’histoire de la ferme. Seulement, vous n’en saurez pas plus avant d’avoir visité l’installation de Jedidiah !
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2) Gideon Falls

C’est la deuxième fois que l’on retrouve Jeff Lemire dans ce classement. Si l’artiste, et scénariste, est seul aux manettes en ce qui concerne Royal City, il est, pour Gideon Falls, épaulé par Andrea Sorrentino, déjà croisé à plusieurs reprises chez Marvel.
Gideon Falls est une série noire, très noire. Le récit nous emmène dans une petite bourgade où un prêtre, le père Fred, vient d’être transféré suite à la mort, dans d’étranges circonstances, de son prédécesseur. D’un autre côté, on suit un tout autre personnage, un jeune homme du nom de Norton qui vit dans une métropole. Celui-ci est obnubilé par les ordures. Il ne peut s’empêcher de fouiller dans les poubelles et d’y collecter des clous, de fins morceaux de bois… Ce qui lui vaudra un passage en hôpital psychiatrique et plusieurs chez le psy.
Ces deux protagonistes que rien ne semblent relier vont pourtant vivre des événements similaires puisque la mort, des disparitions et les visions d’une grange noire ne seront jamais loin. Profitant d’une narration des plus maîtrisées, Gideon Falls intrigue autant qu’elle captive. Les compositions graphiques de Sorrentino sont du plus bel effet et Lemire prouve, encore une fois, que quel que soit le registre (l’horreur dans le cas présent), les comics indépendants sont définitivement sa tasse de thé.
Le deuxième volume est du même calibre que le premier : en nous donnant quelques réponses aux questions posées dans les épisodes précédents, les deux artistes continuent sur leur belle lancée et poussent leurs lecteurs à s’impatienter avant la sortie du troisième et dernier volume.
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3) Monde Mutant

Delirium ne cesse de contenter les fans du célèbre Richard Corben. Pour faire simple (mais alors, vraiment simple), il existe trois types de comics : les comics de super-héros, les indépendants et, plus rares, les comics Underground. C’est dans cette dernière catégorie que se rangent les œuvres de Corben, des récits destinés à un public averti autant pour leur style graphique que pour leur scénario. Et Monde Mutant ne déroge pas à la règle.
Cette intégrale présente deux histoires, celle qui a donné son nom à l’objet, et sa suite Fils du Monde Mutant. Les deux profitent du style malsain de Corben ainsi que du sens de l’écriture de Strnad et emmènent leurs lecteurs dans un monde dévasté où la nourriture se fait rare pour les mutants qui y vivent.
L’univers, les personnages, le rythme… tout dans ce comic-book contribue à l’immersion et démontre, une fois encore, que de belles pépites se cachent dans le monde de l’underground.
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4) Les Chroniques de Corum

Déjà forts de deux volumes en VF, Les Chroniques de Corum vous immergeront rapidement dans un univers d’Heroic Fantasy au même titre que le Seigneur des Anneaux pour ne citer que cet exemple.
D’ailleurs, Michael Moorcock, romancier anglais, grava son nom parmi ceux des grands auteurs fantastiques que sont J.R.R. Tolkien ou encore Ron E. Howard grâce aux histoires d’Elric de Melniboné, un personnage qui marqua une génération entière de lecteurs.
Pour cette série de comics, Corum occupe la place du héros et visite des contrées où la magie, les barbares et les Dieux sont monnaie courante.
Dessiné par Mike Mignola à ses débuts (ne vous attendez pas à un style graphique proche de celui d’Hellboy), la série Les Légendes de Corum profite d’un graphisme rétro et d’un rythme plus lent que ce à quoi nous ont habitués les comics modernes. Pourtant, le récit ne prend pas bien longtemps pour immerger son lecteur, preuve de la force du matériau unique exploité par Mignola.
Les Dieux ont choisi leur camp et Corum ne compte pas laisser en paix ceux qui ont massacré sa famille. Une véritable incursion magique comme on les aime !
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5) Royal City (suite et fin)

Jeff Lemire est un auteur à part. Cela s’explique par un style très personnel qui fait de l’introspection tout un art.
Dans Royal City, c’est la ville qui donne son nom à la série. On y suit bien une famille, les Pike, mais chacun des membres de celle-ci voit sa vie influencée par les années passées dans la bourgade.
« Émouvant » est sans doute le terme qui convient le mieux pour définir cette série en 3 volumes. Tara, Richie, Pete… Tous les Pike semblent liés, outre par un même nom de famille, par un événement tragique survenu dans leur jeunesse. Evénement qui rythmera ce récit de bien des façons et qui aura le don de, tantôt désunir, tantôt rassembler une famille en proie aux crises. Le graphisme de Lemire associé à des dialogues toujours bien sentis auront le don de soutirer une (ou plusieurs) larme aux lecteurs.
Le résultat est sans pareil et permet à cet album de se classer sans difficultés parmi les pépites de l’année 2019.
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6) PTSD

Il y a des thèmes durs, tristes et complexes à exploiter que soit dans le 9ème art ou DANS tout autre medium. Parmi ceux-ci, on retrouve celui des vétérans de guerre qui, une fois de retour chez eux, souffrent de chocs post-traumatiques (PTSD) et sont parfois abandonnés à leur triste sort.
Et c’est dans cette voie que s’est engagé Guillaume Singelin avec PTSD. En propulsant son lecteur dans un pays asiatique imaginaire, l’artiste offre une vision cruelle, pleine de vérités et intelligente de la dépendance, de l’isolement et de la guerre. Le tout bénéficiant du style personnel du dessinateur de Grocery.
Avec un rythme maîtrisé, Singelin propose un savant mélange de scènes d’action et de moments plus calmes qui mettent tous en évidence le propos du livre. Un propos qui n’aura de cesse de nous émouvoir, de nous prendre aux tripes et, finalement, de nous plonger dans un récit tout bonnement magnifique.
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7) Flesh Empire

A Singularity, les corps humains tels qu’on les connaît n’existent plus. Au contraire, chacun possède un corps synthétique et doit, bien souvent, partager ce corps avec un autre. Et ce n’est pas tout puisque les mémoires des individus sont stockées dans un Data Center contrôlé par le Sénat. Ce dernier n’ayant qu’à « effacer » quelqu’un lorsqu’il le souhaite.
Avec Flesh Empire, Yann Legendre aborde plusieurs thèmes : le contrôle politique, l’importance du libre-arbitre et surtout, les dérives de l’avancée technologique.
Avec peu de mots et un graphisme géométrique en noir et blanc, l’artiste dépeint un monde futuriste captivant qui fera réfléchir bon nombre de lecteurs. De la science-fiction intelligente que l’on ne peut que trop vous recommander.
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8) Deadly Class Tome 8

Pourvu d’une imagination débordante, Rick Remender ne cesse de créer des scénarios captivants où ses héros choisissent continuellement les directions les plus surprenantes. Preuve en est, encore une fois, avec Deadly Class où l’on suit Marcus, un élève dans une école de futurs assassins. En effet, à Kings Dominion, les professeurs enseignent l’art de tuer et de bien des manières : de la création de poisons à la maîtrise du combat à mains nues en passant par le maniement d’armes à feu…
Seulement, comme indiqué dans notre chronique à ce propos (disponible ici), Remender semblait perdre de vue son point de départ et peinait à réinventer son histoire au fil des chapitres. Sauf que… la patience est une vertu ! Il faut croire que l’on s’était trompé et que l’auteur avait tout prévu : avec ce huitième volume, les héros retournent dans l’école qu’ils avaient fuie suite aux tragédies des volumes précédents. On retrouve donc des personnages quelque peu perdus de vue dans un écosystème connu mais pour lequel, la hiérarchie a évolué. Autant dire que les cartes sont redistribuées, et ce avec brio ! On se délecte devant cette nouvelle lutte de pouvoirs qui s’annonce explosive. Psychologique et meurtrier, l’affrontement sera cruel et la question que tout le monde pose n’est autre que : qui sera le premier à mourir ?
Et puis, comment ne pas citer l’époustouflant travail de Wesley Craig. Ce dernier continue d’éclater les structures graphiques habituelles pour le plus grand bonheur des lecteurs. C’est bien simple, lorsqu’un personnage est drogué, c’est le lecteur qui le devient face à des dessins tout bonnement hallucinants ! En d’autres mots, ce huitième tome remet les pendules à l’heure pour mériter, amplement, sa huitième place dans ce top !
9) The Magic Order

On l’a compris depuis belle lurette : Mark Millar tient à voir ses créations adaptées sur grand écran. C’est (presque) le cas avec The Magic Order puisque c’est Netlix qui diffusera l’adaptation du comic-book en question.
Le principe ? Un ordre magique protège la Terre tout en faisant en sorte que les mold… le commun des mortels ne sache rien de son existence. Et quand un meurtrier usant de magie se met à tuer les sorciers les uns après les autres, c’est tout leur univers qui semble s’écrouler…
Grâce à quelques idées originales, un rythme maîtrisé et une ambiance travaillée, Millar, au scénario, et Coipel, aux dessins, nous proposent un très bon premier volume qui, on l’espère, sera suivi d’une suite à la hauteur de nos attentes.
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10) Atomic Robo

On commence ce top avec une série humoristique éditée chez Casterman et qui met le lecteur aux prises avec un robot, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d' »Atomic Robo ». Fabriqué par le génie, Nikola Tesla, Robo est un être intelligent, fort et surtout, très drôle !
On enchaîne les péripéties au cours desquelles le héros de métal doit, sans cesse, sauver le monde, une bande d’amis, une escouade des forces armées… Péripéties qu’il ponctue régulièrement d’une réplique qui aura le don de décrocher un sourire sur le visage du lecteur.
En somme, une lecture rafraîchissante qui fera rire les plus jeunes et sourire les plus grands. Après 3 volumes, le constat est toujours le même : Atomic Robo est frais, sympa et jamais redondant !
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