Seven To Eternity : la série de Rick Remender qui divise

Le tome 2 vient de sortir et il est déjà temps de dresser un bilan pour le début de la série « Seven To Eternity » scénarisée par Rick Remender (Deadly Class, Fear Agent, Tokyo Ghost) et dessinée par Jerome Opena, épaulé par James Harren et colorisée par Matt Hollingsworth. Du beau monde, c’est le moins que l’on puisse dire, pour un résultat à la hauteur ?

Ne perdons pas de temps et entrons dans le vif du sujet : le récit nous emmène dans un monde fantastique, Zahl, soumis à un souverain tout puissant qui prend le nom de Maître des Murmures. Cette dénomination, il la doit à ses machinations perverses, celles qui lui ont permis de dominer les peuples : il murmure une proposition à chacun, proposition qu’il est difficile, voire impossible, de refuser. Et quand sa victime se voit contrainte d’accepter, elle doit se plier à l’évidence : il est trop tard, le Maître des Murmures est déjà dans sa tête et n’a plus qu’à y immiscer des sentiments de peur, de paranoïa et d’animosité.

Une famille est pourtant parvenue à refuser tout ce que pouvait offrir ce démon : le clan des Osidis. Mais le prix à payer ne fut pas aisé : manipulées par le Maître, les autres peuplades n’ont pas hésité à rejeter les Osidis et à les forcer à vivre isolés.

Quand le très bon…

Rick Remender est un conteur fabuleux. Il parvient à créer des histoires à rebondissements et à construire des univers originaux et intrigants. C’est encore le cas avec Seven to Eternity où chaque être rencontré, chaque lieu visité, chaque bâtisse observée donne envie d’en savoir plus sur le monde de Zahl. Des expressions employées par les héros aux croyances des différentes communautés, tout porte à croire que nous sommes véritablement plongés dans une contrée étrangère, peu familière et à l’histoire très riche.

Pour donner vie à ceci, Jérome Opena a réalisé de magnifiques dessins qui subliment les concepts imaginés par Remender. D’ailleurs, Urban Comics ne s’y est pas trompé en proposant une version « Black & White » des deux volumes parus tant le style du dessinateur se prête aussi bien à la couleur qu’au noir et blanc. Cependant, le choix de la version « B&W » vous fera passer à côté de la superbe colorisation de Matt Hollingsworth. Cela peut sembler étrange pour les néophytes de placer un coloriste parmi les arguments de vente d’une série mais Hollingsworth démontre à lui seul à quel point les couleurs d’un comic-book constituent l’un des éléments graphiques à ne pas négliger.

En d’autres mots, le trio, qui présentait déjà un solide C.V., peut se targuer d’avoir un nouveau bébé, « Seven To Eternity », dont il peut être fier.

Du moins, en partie, car tout n’est pas rose au pays de Zahl.

…côtoie le moins bon

Pour coucher sur papier un tel univers, Remender explique qu’il s’y est attelé durant plusieurs années. Le résultat se traduit par une richesse telle qu’elle n’est pas facilement digérable. Certains noms de races, d’individus, de contrées… fusent à tel point qu’il faudra parfois mettre sa lecture en pause pour faire le point.

D’ailleurs, les dessins, pourtant magnifiques, laissent parfois planer le doute sur le personnage qui se trouve devant nos yeux quand celui-ci ressemble fortement à un autre d’une race similaire ou identique.

Et quand les dialogues s’y mettent à leur tour lors de discussions philosophiques, il ne reste plus au lecteur qu’à s’accrocher s’il ne veut pas perdre le fil du récit.

On s’attend à ce que Remender nous livre le fin mot de l’histoire mais pour l’instant, certaines péripéties aussi poétiques et belles à regarder soient-elles, restent assez mystérieuses et envoient un message clair au lecteur : pour connaître le monde de Zahl et ses spécificités, plusieurs épisodes devront encore être ingérés.

Verre à moitié plein ? 

Et pourtant, malgré ces quelques défauts, le moins que l’on puisse dire, c’est que la magie opère tout de même. Rick Remender est bourré de talent (#Pléonasme) et nous emmène dans des péripéties aussi intrigantes que passionnantes. La curiosité nous prend d’assaut et on se surprend à tourner les pages à une vitesse ahurissante.

Dès lors, faut-il faire abstraction des quelques points faibles de la série ? Si l’association des trois noms qui ont contribué à Seven To Eternity est à la base d’une belle histoire de Dark Fantasy, il faudra tout de même se faire à l’idée de lire encore plusieurs épisodes avant de pouvoir savourer la série comme elle se doit. A la manière de nombreux grands romans du genre, Seven To Eternity révélera sûrement l’étendue de son potentiel quand Remender aura eu le temps d’en écrire tous les volumes et ainsi, de nous fournir toutes les clés indispensables à la compréhension des nombreuses spécificités du monde de Zahl.

Note : 7/10

R.L.

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