Fear Agent : un incontournable pour les fans de SF !

Les amateurs de comics en ont déjà largement entendu parler, il est donc temps pour Comics Inside d’écrire quelques lignes à son propos : Fear Agent ! Editée par Akileos, la série se compose de deux intégrales disponibles dans toutes les bonnes librairies. Et en 2016, un volume « hors-série » a vu le jour et permet depuis de prolonger un peu plus le plaisir de lecture.

Parce que du plaisir, le lecteur en aura grâce au dernier membre du corps des Fear Agent ! On découvre un homme alcoolique, exterminateur d’extraterrestres, qui semble bien désespéré… Et pour cause : foyer, amis, famille… Heath Huston a tout perdu. Il ne lui reste que son sens du combat et son statut de Fear Agent, le nom donné aux soldats d’une escouade créée pour défendre la planète Terre.

Différent à bien des égards de la pléiade d’histoires futuristes déjà disponible, Fear Agent puise aussi dans les nombreuses idées déjà entrevues dans d’autres classiques de la science-fiction. A partir de là, la série devient une expérience inédite où l’on découvre un savant mélange d’éléments connus et inconnus propres aux space operas.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons que ce dossier ne décrit aucun moment majeur de la série afin de ne pas gâcher la surprise aux nouveaux lecteurs.

Différents genres pour un seul comic-book

Tout comme Star Wars pour lequel Lucas n’a cessé de s’inspirer de l’Histoire et de transposer à l’écran des idées nouvelles, Fear Agent est un récit bien plus riche et complexe qu’il n’y parait à la lecture des premiers chapitres.

Cela, on le doit principalement à Rick Remender, auteur prolifique pour Marvel mais pas que, qui s’est attaqué à différents genres littéraires au sein même de l’épopée galactique d’Heath Huston. Evidemment, la science-fiction occupe une place de choix dans le récit. Pour preuve : vaisseaux spatiaux, extraterrestres, objets du quotidien ultra-modernes… se partagent les cases des épisodes de la série. Et en la matière, le récit de Fear Agent est loin d’être conventionnel. Explications.

Là où un Star Wars nous propulse dans une galaxie très lointaine, Fear Agent place notre monde au centre de son histoire. Mieux encore, les êtres humains viennent tout juste d’être mis au courant de l’existence de races extraterrestres et ne bénéficient donc pas des technologies dont disposent ces autres organismes vivants bien plus évolués.

Ce qui semble être un détail n’en est pas un puisque le scénariste va profiter de cette situation pour développer un univers rétro-futuriste où se rencontrent d’imposants vaisseaux et des fusées comme on a l’habitude d’en voir dans les journaux télévisés, des armes conventionnelles pour des militaires terriens et des super-flingues à rayons lasers extraterrestres…

L’auteur fourmille de bonnes idées et chacune d’entre-elles s’imbrique à merveille dans sa création.

Pour ce faire, Remender s’est abreuvé chez les meilleurs fournisseurs en puisant dans ce qui se faisait de mieux. De cette manière, il mélange à la fois des concepts vus et revus dans d’autres films et comics SF (le voyage en hyperespace qui est évoqué à maintes reprises dans la Guerre des Etoiles par exemple) et des inventions personnelles (hommes-lézards volant à l’aide de jetpacks, cerveaux géants en guise d’aliens, etc.)

D’ailleurs, si le scénariste a beaucoup d’idées, ce n’est pas qu’en ce qui concerne la SF puisque chaque genre et sous-genre littéraire qui compose Fear Agent présente bien des points forts.

Romance, tranche de vie, western…

Amoureux d’une femme qui l’a quitté suite à des événements tragiques, Heath Huston n’arrive pas à commencer une autre véritable histoire d’amour.

Si Remender incorpore dans sa série de nombreux éléments propres aux histoires de romance, il y ajoute également sa petite touche personnelle afin de différencier son œuvre de la concurrence. Et ce qui pouvait constituer un piège dans un récit qui n’a pas pour thème principal « les relations amoureuses » se révèle être un nouveau point fort pour cette saga.

La façon de raconter une histoire est primordiale en ce qui concerne l’enchaînement des péripéties et des dialogues. Or, dans ce cas-ci, les histoires romantiques vécues par le héros semblent avoir été vécues par l’auteur lui-même tant les personnages réagissent de façon naturelle.

En fait, les rapports entre personnages sont essentiels dans Fear Agent et bénéficient d’un traitement particulier. On peut d’ailleurs établir un parallèle avec ce que Robert Kirkman réalise sur sa série Walking Dead. Jugez plutôt : au cours de quelques épisodes, les Fear Agent se retrouvent dans une ville déserte, ravagée par les extraterrestres. S’ils veulent survivre, ils auront besoin d’un abri, de nourriture et surtout, d’arriver à s’entendre. Cette formule se rapproche donc, dans une certaine mesure, de celle utilisée par Kirkman même si elle reste tout de même moins poussée dans Fear Agent.

Mais si l’accent porté sur les relations humaines est moins important dans Fear Agent que dans Walking Dead, il a le mérite d’exister et d’apporter encore plus de profondeur à un récit riche, très riche même.

Preuve en est avec les épisodes qu’il a choisi de consacrer à Westx : une planète où l’on trouve des maisons en bois, des lacs, des vaches et des cow-boys… Ces quelques épisodes ont été épicés à la sauce Western et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle orientation scénaristique intègre parfaitement la trame principale du récit.

On y retrouve certains ingrédients chers aux amateurs du genre comme des bagarres épiques, la prohibition, un ennemi qui a tout du riche citoyen qui impose sa loi grâce à son argent et ses armes… Le constat est donc sans appel : l’auteur manie son scénario  avec brio et n’a pas lésiné sur les sources d’inspiration.

En d’autres mots, tout comme pour les passages dédiés à la romance, aux relations humaines ou encore à la SF, Remender réalise encore une fois un travail grandiose. Dans Fear Agent, on a véritablement l’impression que le scénariste peut approcher n’importe quel genre littéraire pour l’imbriquer avec une incroyable dextérité dans son récit. Ce qui offre une série dense et riche et où jamais on ne s’ennuie. Alors oui, on peut reprocher à cette saga quelques rares personnages stéréotypés ou encore, le changement de dessinateurs en cours de récit, mais ce ne sont que de piètres détails qui font pâle figure à côté de la multitude de points forts qui font pencher la balance en faveur de Fear Agent.

Note : 10/10

R.L.

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