Dans le grand hall du cinéma, ma compagne et moi hésitions entre Spiderman Homecoming, Wonder Woman et Dunkerque. Il faut bien admettre qu’apprendre que le dernier film cité n’était pas encore sorti nous fut d’une grande aide.
Et comme l’indique le titre de cet article, c’est finalement sur Wonder Woman que notre choix s’est porté.
Autant être direct : j’ai trouvé ce film très moyen. Je ne compte pas développer ici une analyse poussée, d’autres le font bien mieux que moi, mais plutôt citer les arguments qui me font dire que cette production est encore à mille lieux de ce dont pouvaient rêver les fans.
ATTENTION : ne pas lire cette chronique si vous n’êtes pas encore allé en salle voir ledit film.
1) Une première partie assez lente
Le début du film narre les origines de la guerrière amazone. Ses plus jeunes années, son caractère rebelle, ses premiers entraînements, ses compétences hors-normes… : le film offre donc ce qu’on attendait de lui à ce niveau : des origines suffisamment fournies afin de rapidement s’immerger dans l’histoire, voire de s’identifier au personnage.
Néanmoins, force est de constater que cette première partie du film reste très lente et se contente de faire le minimum. Si on découvre les origines de Diana, la lenteur et le manque de scènes épiques constituent des réels défauts à mes yeux. Alors oui, c’est une introduction, il faut bien passer par là… Mais d’autres productions cinématographiques (Batman Begins par exemple) nous ont déjà prouvé qu’il était possible de proposer des portes d’entrée captivantes dans l’univers super-héroïque.
Ce que je n’ai, de toute évidence, pas retrouvé dans ce Wonder Woman.
2) Le phénomène Martha
Si cette facilité scénaristique existait déjà bien avant « Batman V Superman », c’est ce dernier qui l’a récemment remise à l’honneur.
Pour ceux qui n’auraient pas vu le film, sachez qu’il est question d’un moment où la seule évocation de « Martha », prénom de la mère de Batman et de celle de Superman, met fin au combat auquel prenaient part les deux héros. En clair, alors que rien ne semblait pouvoir calmer la chauve-souris et l’homme d’acier, le simple fait de se rendre compte que leurs mères respectives partageaient le même prénom a réussi à réduire à néant l’animosité qu’ils ressentaient l’un pour l’autre.
Et dans Wonder Woman aussi, on recense malheureusement quelques facilités d’écriture. Un simple exemple : la mère de Diana, Hyppolite, refuse que sa fille s’entraîne. Aucune force maléfique concrète ne menaçant l’île, il n’existe pas de raison valable à ses yeux pour que la jeune Diana devienne une guerrière amazone.
Un jour, Hyppolite surprend sa sœur, Antiope, en train d’apprendre à Diana à se battre. La reine, intransigeante, rappelle alors à Antiope quels étaient les ordres. Pourtant, en quelques mots, cette dernière parvient à faire fléchir la souveraine en s’appuyant sur des arguments rudimentaires : entraîner Diana est la seule solution pour que cette dernière puisse se défendre en cas d’attaque ennemie. Ce à quoi Hyppolite rétorquera : « D’accord mais entraîne la 10 fois plus durement que les autres Amazones… Non, 100 fois plus durement ! »
D’autres raccourcis scénaristiques similaires sont visibles tout au long du film comme, par exemple, au moment du départ de Diana pour le « monde des hommes ». Bien que sa mère y soit, encore une fois, farouchement opposée, quelques mots suffiront à lui faire accepter l’inéluctable.
Si seulement les dialogues relevaient de l’exceptionnel et que les arguments développés par les protagonistes étaient sans appel, j’aurais pu accepter la manière dont ont été orchestrées ces scènes. Malheureusement, les échanges verbaux sont loin d’être subtils et sont même, à l’image du film, des plus classiques.
3) Un ennemi sans charisme
Autant le Général Ludendorff avait tout du cliché du méchant nazi, autant Sir Patrick Morgan alias Arès, n’avait rien d’un bad guy…
C’est une évidence : David Thewlis n’avait pas la carrure pour ce rôle. Le voir se pavaner devant Wonder Woman avant qu’il n’enfile son armure de dieu de la guerre relevait d’une farce en bonne et due forme.
Pourtant, c’est bien le choix qu’ont opéré les têtes pensantes de la Warner. Un choix étrange tant on sait qu’un bon méchant parvient dans bien des situations à sauver un film à lui seul.
4) Un combat final sans panache
Un ennemi sans charisme pour un combat bâclé. C’est de cette façon que je résumerais l’affrontement final de ce Wonder Woman.
Des tirades sans saveurs et des lieux communs à foison (en quelques mots : le pouvoir de l’amour triomphe du mal en toutes circonstances) additionnés à une joute des plus banales se terminant sur une projection d’énergie façon « Kaméhaméha » ont eu raison du duel opposant le bien contre le mal.
Résultat ? Une fin bien en deçà de ce que les fans étaient en droit d’attendre.
5) Des clichés à revendre
J’en ai déjà évoqué tout au long de cette critique puisqu’ils ont le vent en poupe dans ce Wonder Woman : les clichés. Que ce soient les scènes romantiques entre Trevor et Diana ou encore celle du « NOOOOOON » hurlé par Wonder Woman au moment où son premier amour meurt dans les cieux… Ces scènes ont la fâcheuse tendance d’être bien trop nombreuses à l’écran.
La palme revenant à celle où Diana soulève un tank qu’elle aurait pu lancer sur « madame poison » si elle n’avait pas finalement choisi de se rétracter.
Flash-back et longueurs interminables venant couronner ce moment où tout le monde dans la salle du cinéma avait compris avant même l’héroïne du film que cette dernière ne pourrait se soustraire à tuer un être humain sans défense dans l’unique but de rejoindre les rangs du dieu de la guerre…
Conclusion
Le film Wonder Woman réussit à proposer le strict minimum aux spectateurs : il introduit le personnage et établit un lien avec « Batman V Superman ». Il faut même reconnaître qu’une, voire deux scènes, peuvent être qualifiées d’épiques.
Mais ce ne sont là que les trop rares points positifs que j’ai pu relever et qui m’ont poussé à écrire cette chronique.
Pour ma part, Wonder Woman est donc une production très moyenne qui, si elle m’a fourni les clés du personnage (origines, pouvoirs, personnalité), n’est pas parvenue à me convaincre outre mesure.
R.L.