Le train aux mille et un wagons est parti. Il embarque les nombreux passagers détenteurs d’un billet valable et offre à tous ces chanceux une opportunité inespérée : survivre.
En effet, la planète se porte de plus en plus mal. Les températures chutent prodigieusement de jour en jour et les chercheurs estiment que cette situation cauchemardesque s’étalera sur douze ans alors qu’on dénombre déjà des millions de morts. Douze années au cours desquelles il faudra survivre dans un climat inadapté pour l’ensemble des plantes, des animaux et pour les êtres humains.
Le voyage entamé par le train rythmera les pages de ce deuxième acte. On y découvre de grandes métropoles… mortes et d’autres où des centaines de survivants n’hésiteront pas à prendre d’assaut le véhicule pour y entrer. D’autres encore choisiront de ne pas croire en la fin du monde. Ils préféreront rester chez eux auprès de leurs familles et de leurs biens.
Dans Extinctions – Acte II, Zeng, l’initiateur du projet qu’est le train devant sauver l’humanité, doit faire face à des choix difficiles. Bien qu’il ne s’arroge pas la place de Dieu, ses fonctions l’y conduisent. Prendre plus de monde que prévu à bord au risque de surpeupler certains wagons et de devoir rationner la nourriture ou limiter le nombre de passagers pour leur offrir les meilleures conditions possibles ? Chaque choix entraînera son lot de conséquences…
En face, les Apocalypsters, ces écologistes de l’extrême, sont fins prêts. Ils ont mis la main sur un immense puits dans lequel nourriture, eau, source d’énergie… ont été stockés. S’engage alors une course contre la mort ou il n’est pas aisé de deviner qui survivra.
Et puis, il y a des adultes, des enfants, monsieur et madame tout le monde, qui espèrent atteindre le point de rendez-vous à temps pour pouvoir embarquer dans le train. La mission est compliquée car tout détenteur d’un billet devient la cible de tueurs.
Quels que soient les personnages suivis, Rochette et Matz n’éprouvent aucune difficulté à nous immerger dans leur univers et à nous pousser à nous poser des questions. Dans ce récit d’anticipation, la narration nous fait entrevoir un réel qui pourrait être le nôtre tant tous les personnages restent des êtres humains dont chacune des décisions demeure des plus réalistes. Au travers de ces protagonistes, on se met à redécouvrir notre monde, ce qu’il en adviendrait si on accentuait encore nos dérives (pollution, gaspillage…) et ce qu’amèneraient -tant en termes de conséquences que de bienfaits- des solutions comme celles choisies par Zeng et par les Apocalyspters.
Ce deuxième acte est donc la digne suite du premier. Tant du côté graphique que de celui du scénario, les lecteurs que nous sommes n’auront pas le temps de s’ennuyer. Au bout du compte, notre seul regret est de devoir patienter pour lire la suite car il est évident que ce volume présente des détails qui se révéleront dans le prochain acte. Le tout devrait conduire, en l’absence de fausse note, à une fin de préquel mémorable.
Note : 9/10
R.L.