Dans mon village, on mangeait des chats : une BD pour satisfaire sa faim de lecture

Dans mon village, on mangeait des chats couverture

Un titre intrigant, une couverture qui l’est tout autant -comme vous pouvez le voir ci-dessus – et une première page qui plonge le lecteur dans le vif du sujet : voici, en quelques mots, les ingrédients de départ utilisés pour la bande dessinée Dans mon village, on mangeait des chats de Philippe Pelaez et Francis Porcel.

On ouvre ledit bouquin et on constate que tout y est fait pour nous déstabiliser, de la narration au ton employé en passant par le scénario en lui-même. L’histoire nous est racontée par le biais du personnage principal, Jacques, un jeune issu d’une famille à problèmes puisque sa mère se prostitue sous le toit de la résidence familiale et que son père, souvent ivre, passe son temps à battre son épouse et ses enfants. Un beau jour, Jacques voit sa vie changer lorsqu’il découvre le secret du père Charon, le boucher du village occupant également la fonction de maire. L’homme s’est bâti une solide réputation en tant que politique mais aussi en tant que boucher puisqu’il est parvenu à donner naissance à une recette de pâté qui fait des émules. Vendu à un prix exorbitant, son pâté contient un ingrédient secret que seul Charon connaît : du chat.

Si ce pitch vous a mis l’eau à la bouche, ou plutôt, s’il vous a donné faim de lecture, alors à table ! En effet, cette histoire aura le don de vous alpaguer de la première à la dernière page sans que vous ne puissiez vous arrêter en cours de repas. Autrement dit, vous n’en laisserez aucune miette…

Raconté principalement via une voix off, celle de Jacques, Dans mon village, on mangeait des chats nous dresse un tableau pittoresque, celui de personnages rusés et prêts à tout pour s’en sortir, tout en y ajoutant une touche des plus sombres, que ce soit au niveau du scénario ou du graphisme.

D’ailleurs, le dessin, lui aussi, est une réussite, tout comme la colorisation. Les couleurs choisies pour l’une ou l’autre péripétie donnent le ton et contribuent à l’ambiance du récit. Et puis, comme on a l’habitude de le dire : tout est dans le détail. Et ici, les détails, ce sont les sourires. Lorsqu’un personnage sourit, qu’il s’agisse d’un sourire sadique ou non, on ressent aisément toute l’émotion qui s’en dégage. Autant vous dire qu’un simple sourire en coin, en fonction du personnage, aura le don de vous dresser les poils !

Inutile d’en dire plus, autant vous préserver et vous laisser découvrir cette BD qui, vous l’aurez compris, reste très originale. En quelques mots, Dans mon village, on mangeait des chats est l’un de ces récits de vie où tout commence bien mal pour le héros. Au fil de la lecture, ce dernier devient plus fort, réussissant à se sortir de bien des mauvais pas malgré le parcours imposé par la vie. Le résultat est un récit atypique, noir et particulier où les bonnes idées s’enchaînent en profitant d’une narration maîtrisée et d’un dessin travaillé. Les petits plats ont véritablement été mis dans les grands, à tel point qu’après la lecture de la dernière page, on doit se rendre à l’évidence : on en redemanderait bien…

Note : 8/10

R.L.

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