Si Le Gant de l’Infini, La Guerre de l’Infini et La Croisade de l’Infini sont sans aucun doute les 3 récits majeurs de la bibliographie de Jim Starlin, Le Gouffre de l’Infini n’est pas à négliger pour autant !
Quand le grand Starlin annonce qu’il reprend en main ses personnage fétiches (Thanos, Warlock, Gamora, Pip…) presque 10 ans après son dernier crossover cosmique dans l’univers Marvel, c’est toute une communauté de fans qui s’écrie « Enfin ! » Non pas que les autres scénaristes chargés de rythmer la vie du Titan réalisèrent du mauvais travail, loin de là, mais l’idée de lire de nouvelles aventures cosmiques issues de l’esprit du génial créateur de Thanos a de quoi enthousiasmer les plus sceptiques. Et ce ne sont pas les 3 écrits cités plus haut qui nous feront démentir. Notons tout de même que si plusieurs protagonistes apparaissent dans cette saga, il ne s’agit pas d’un crossover pour autant.
Des cubes cosmiques surgissent dans l’univers, l’antre de Thanos a été en partie détruit, Warlock souffre de démence et des clones du Titan fou apparaissent ici et là : comme à son habitude, Starlin parvient à distiller juste ce qu’il faut pour titiller la curiosité du lecteur. Prenant, le scénario rappelle par ses subtilités et son originalité ce que réalisait déjà l’auteur avec Le Gant de l’Infini et ses suites ne serait-ce que par la présence de Warlock et de celui qui porta un jour le Gant. Dans le Gouffre de l’Infini, Thanos n’est pas le méchant absolu et prouve qu’il constitue un personnage toujours aussi charismatique et bien plus retors qu’il n’y paraît au premier regard.
Aussi captivant soit-il, ce comic-book souffre tout de même d’une lacune récurrente dans la bibliographie starlinienne : la manière un peu abrupte dont les débats sont clos lors de certains combats et que l’on pourrait presque qualifier de Deus ex machina. Rien de bien grave cela dit tant le scénario dans son ensemble reste passionnant à bien des égards.
Question background, il suffira d’avoir lu les quelques autres sagas tournant autour du Titan pour comprendre qui sont Pip, Gamora et les autres protagonistes du Gouffre de l’Infini.
Quant aux dessins, ils gardent, malgré la colorisation maîtrisée, une connotation très old-school qui devrait plaire à tous les fans de Starlin et bien moins aux adeptes de lectures plus récentes.
En conclusion, Le Gouffre de l’Infini reste une valeur sûre que vous soyez fan du Titan fou ou non. On y redécouvre un Starlin en grande forme qui fait ce qu’il sait faire de mieux : une saga cosmique misant sur une bonne dose de suspense, d’action et de retournements de situation.
Note : 8/10
R.L.