Joëlle Jones, ses principaux défis, ses inspirations… l’artiste nous a tout dit !

Les 1er et 2 avril 2023, c’était l’occasion de parcourir l’Artist Alley de FACTS, l’une des plus emblématiques comic con d’Europe, rien que ça. Et parmi les invités présents, on pouvait échanger l’un ou l’autre mot avec la talentueuse Joëlle Jones. Cette incroyable artiste réalisait des dédicaces tout en restant disponible, le sourire aux lèvres, pour discuter avec ses fans.

Si vous ne la connaissez pas, sachez que Joëlle Jones a explosé sur la scène internationale avec Lady Killer, un personnage intrigant qui, sur ordre, assassine ses cibles dans le plus grand secret. Mais l’artiste ne s’est pas arrêtée en si bon chemin puisque c’est désormais du côté de DC Comics que l’on peut admirer ses travaux. Nous lui avons donc posé toutes nos questions lors d’une interview à laquelle Madame Jones nous a fait le plaisir de répondre avec le sourire qui la caractérise.

Vous avez créé le personnage et l’histoire de Lady Killer. Pleine d’originalité, la série connait un tel succès qu’elle a été nominée pour de nombreux prix. D’où vous est venue l’inspiration pour inventer cette femme de ménage qui tue sur commande ?

Cela vient principalement de ma collection. Avant d’écrire le scénario de Lady Killer, je me plaisais à rassembler des publicités sexistes. J’adore ça (rires). Ces publicités ont donc joué un rôle important dans l’élaboration de mon récit mais elles n’ont pas été les seules sources d’inspiration. J’ai été élevée dans une famille où on m’a appris, de façon conventionnelle, à devenir une femme au foyer. Mon éducation a donc également joué un rôle dans l’élaboration de l’histoire.

Enfin, j’aime les récits où rien n’est complètement noir ou blanc. J’affectionne les personnages « gris » et c’est ce que l’on retrouve dans Lady Killer.

Au moment de sa conception, êtiez-vous en mesure d’entrevoir le succès futur de la série?

Alors là, pas du tout (rires). Personne n’imaginait que cette histoire marcherait à ce point, qu’elle plairait à tant de lecteurs. Au départ, je l’ai pitchée à l’un ou l’autre éditeur. Tous ont répondu la même chose : « Il n’y a pas de lectorat pour ce genre d’histoires. Il nous est impossible de dire qui lira ceci… » Evidemment, chacun me conseillait de proposer mon récit à quelqu’un d’autre qui, à son tour, refusait de miser sur sa publication.

Mais je voulais vraiment la publier, aller au bout, ne serait-ce que pour moi-même. C’était, et c’est toujours, un projet personnel pour lequel je n’avais aucune idée du succès qu’il rencontrerait à l’avenir.

Et aujourd’hui, comment expliquez-vous cette réussite ?

C’est juste fun de comprendre qu’il y a d’autres personnes qui sont aussi perturbées que moi (rires). Lady Killer reste un récit un peu fou qu’on lit pour se détendre, même si on y découvre les assassinats perpétrés par une mère de famille.

Aujourd’hui, vous travaillez également pour DC Comics. Quelles sont les différences entre la création d’une histoire basée sur un personnage issu de votre imagination et œuvrer sur l’un des protagonistes iconiques de DC?

En ce qui concerne mes créations, je m’y vois comme un petit enfant jouant dans un bac à sable. Quand je joue avec mes personnages, je peux les faire imploser, les détruire, les tuer de la façon que je préfère. Quant aux protagonistes de DC, c’est tout à fait différent. Ici, je ne pars pas de zéro. Je suis contrainte de commencer là où s’est arrêté mon prédécesseur. Et je ne peux évidemment pas faire ce que je veux, eu égard à mon successeur sur le même personnage. Lui aussi devra, à son tour, s’appuyer sur ce que j’ai apporté à l’histoire du héros.

Pour reprendre l’image de l’enfant qui joue dans le sable, je dirais que pour DC Comics, c’est comme si on m’avait prêté des jouets (les personnages) qui ne m’appartiennent pas. Je peux donc m’amuser avec eux sans les détériorer.

Après DC Comics et Catwoman, existe-t-il d’autres « jouets » avec lesquels vous rêveriez de vous amuser?

C’est une question compliquée car j’ai les yeux plus gros que le ventre et je suis si excitée à l’idée de pouvoir, un jour, travailler sur certains personnages. J’adore tous les X-Men par exemple. Vraiment!

Mais j’ai aussi beaucoup d’affection pour les personnages du Label Vertigo. Je pense notamment à Sandman, Constantine et d’autres que j’aimerais dessiner. En bref, il y a bien trop de protagonistes sur lesquels j’aimerais travailler (rires).

Aujourd’hui, on a envie de dire que tout vous réussit. De votre point de vue, quel est le plus gros challenge auquel vous avez été confrontée pendant votre carrière ?

Respecter les deadlines (rires). C’est le point qui me demande le plus d’efforts. C’est tellement difficile d’être prête à temps pour les demandes qui me sont faites.

Pour le reste, la pratique prévaut et permet de s’adapter à de nombreuses situations. C’est d’ailleurs ce que je conseillerais à tous les nouveaux venus dans l’industrie des comics. Qu’ils dessinent, ou scénarisent, encore et encore. Ils doivent le faire tous les jours sans exception. Mais surtout, qu’ils dessinent pour eux-mêmes dans un premier temps. De cette façon, ils pourront être heureux face à leurs créations. Selon moi, c’est quand on prend son pied en dessinant que l’on transmet cette joie aux lecteurs. Cela montre notre maturité, en tant qu’artiste, et notre amour du medium.

Enfin pour finir, que pensez de la Belgique et de FACTS ?

C’est ma première fois en Belgique et j’aime beaucoup ce que j’ai pu visiter. La nourriture est incroyable, j’adore manger ici ! Entre les moules-frites, des viandes rouges et les gaufres, le chocolat… Il y a de quoi faire (rires). Je dois encore visiter Bruges et Bruxelles pour en découvrir plus sur votre beau pays. Quant à FACTS, j’y ai passé un délicieux moment, j’adore l’ambiance et les fans qui sont venus m’y voir. Merci à tous.

Et merci à vous pour cette interview !

De rien, ce fut un plaisir.

Interview réalisée par Rémi Lach à FACTS, Comic Con.

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