Pourquoi faut-il craquer pour l’event Spider-Man : Spider-Verse

En punk, en cochon, sous les traits de Gwen Stacy, de Peter Parker ou encore d’Octopus, il existe bien des versions du héros qu’est Spider-Man et c’est précisément sur ce point que joue le comic-book que nous allons chroniquer dans ces lignes.

Le récit en question est ce qu’on appelle communément un event* et offre l’opportunité à l’éditeur américain de créer plusieurs nouvelles histoires à sa suite. Histoires qui prennent généralement la forme de reboots, ni plus ni moins. Si les fans les plus assidus peuvent trouver à redire aux remises à zéro (ou presque) des univers de leurs personnages préférés au profit des plus jeunes lecteurs, force est de constater que les héros d’aujourd’hui offrent plusieurs portes d’entrée à leurs histoires.

C’est bien évidemment le cas pour le plus adulé d’entre eux : Spidey. On pourrait presque parler de renaissance du personnage tant son scénariste attitré, Dan Slott, est parvenu à saisir l’essence de ce super-héros et à l’intégrer dans des récits captivants. Après Superior Spider-Man qui, d’ailleurs, fait figure de très bonne porte d’entrée dans l’univers de l’homme-araignée, voici que l’auteur s’est attaqué à un event de main de maître : Spider-Verse. Et si le Net fait l’étalage de critiques mitigées à l’égard de ce comic-book publié par Panini, voici les raisons pour lesquelles il est, pour ma part, indispensable à tous les fans.

La découverte de Dan Slott

Si ce n’est fait avec la série Superior Spider-Man ou encore avec les épisodes « Amazing »Spider-Verse reste un parfait moyen de découvrir le scénariste de génie à qui la Maison des Idées a confié les rênes de la destinée de l’homme-araignée.

Loin d’être un illustre inconnu lors de son arrivée sur le personnage, Dan Slott ne bénéficiait tout de même pas de l’aura qu’il dégage aujourd’hui. Son nom est désormais synonyme d’aventures captivantes, de twists bien sentis et surtout de… Spider-Man !

Pour celui qui avait déjà réussi à se faire remarquer en relançant She-Hulk au début des années 2000, c’est un coup encore plus remarquable qui est à mettre à son actif en ce qui concerne Peter Parker. Et pas que puisque, comme vous l’apprendra Superior Spider-Man, il n’y en a pas que pour le neveu d’Oncle Ben dans ses histoires.

Tout d’abord, il y a l’idée de génie qui consiste à remplacer Peter par le Docteur Octopus. On retrouve alors un ex-vilain qui tient à prouver qu’il serait un bien meilleur Spider-Man que l’original. Et ensuite, il y a Spider-Verse. Un event qui réunit toutes les versions de Spider-Man qui aient pu exister : des plus loufoques, Spider-Ham, aux plus décalées, Spider-Punk, en passant par les araignées inventées pour l’occasion à l’image de Spider-Gwen.

Dan Slott est donc bourré d’imagination et n’hésite pas à reprendre les bases de ses collègues comme Joseph Michael Straczynski et d’y greffer ensuite toutes ses idées. A ce propos, rappelons que J.M. Straczinski avait développé un nouveau type de héros et avait, par la même occasion, remanié la mythologie de Spider-Man : l’araignée est désormais un totem qui se transmet de génération en génération et qui est la cible des « Héritiers », une famille qui voyage entre les dimensions dans l’unique but de dévorer tous les représentants de ce totem. Ni une, ni deux, Dan Slott y a vu la belle opportunité de réunir la Spider-Family dans une croisade, ou plutôt une leçon de survie, face à ces mêmes Héritiers.

Des Spider-Men pour tous

Les events qui réunissent des super-héros dans une optique de fan-service avec pour seul fil conducteur un scénario classique et sans rebondissements sont légion. Dès lors, la réunion d’autant de versions alternatives du personnage de l’homme-araignée était risquée. Mais là où on pouvait craindre le pire, Slott s’en tire avec les honneurs en s’appuyant notamment sur sa maîtrise des différentes personnalités de ses protagonistes : de l’humour du Peter Parker de la Terre 616 à l’intelligence du Superior Spider-Man en passant par l’impulsivité de Silk, tout y est. On ne s’ennuie jamais car il y a toujours l’une des versions pour nous faire rire, nous rendre triste, nostalgique ou encore ébahi.

Et comme si ça ne suffisait pas, les ennemis présentent un caractère mystérieux et implacable pour lequel le lecteur ne demande qu’à en apprendre plus. Entre Morlun -que l’on a pu découvrir dans le run de Straczynski- et Karn le banni en passant par le cruel père de famille, Slott s’appuie sur son esprit de génie pour créer une belle brochette d’antagonistes aux personnalités bien distinctes.

Comparé à bien d’autres events, vous l’aurez compris, ce Spider-Man : Spider-Verse est un réel plaisir à lire et, même si, il faut tout de même admettre qu’il ne rivalise pas avec les ténors du milieu (On citera à cet égard : Infinity Gauntlet). La faute à la perte de vitesse de la seconde partie du récit. Sans pour autant devenir ennuyeuse, la fin reste classique et sans véritable surprise, ce qui ternit quelque peu le pitch de départ si intrigant. Rien de dramatique toutefois tant le tout reste de très bonne facture.

Accessible pour tous ! 

Si les quelques noms de héros cités plus haut vous ont fait craindre le pire, coupons court à la chose : Spider-Verse est compréhensible que l’on soit un nouveau lecteur de Spidey ou non. Et cela pour deux raisons. Tout d’abord, même s’il tient à respecter la chronologie établie par ses prédécesseurs, Dan Slott n’en reste pas moins un fantastique « raconteur » d’histoires. A tel point qu’il est assez facile de rentrer dans son récit et d’y prendre du plaisir. Ensuite, il est de bon ton de mettre en avant l’excellent travail de Panini Comics qui prend la forme d’un rapide résumé décrivant les personnages principaux. Le lecteur pourra aussi s’appuyer sur deux pleines pages de texte permettant de restituer le récit dans son contexte. Et il faut bien dire qu’à partir du moment où vous aurez découvert le véritable nom de celui qui se cache sous le masque du Superior Spider-Man et pris connaissance de Morlun, votre compréhension du récit ne devrait pas se retrouver mise à mal.

Enfin, dernier point : le dessin. Celui d’Olivier Coipel est sublime comme on pouvait s’y attendre de la part de celui que l’on a déjà pu voir sur House Of M, Avengers ou encore Thor. Que ce soit au cours d’une scène d’action ou d’une pose assez « badass » de l’un des personnages, l’envie de s’arrêter pour contempler le travail de l’artiste est omniprésente. Cependant, qui dit event, dit changement de dessinateur. C’est encore une fois le cas puisque Coipel n’est pas seul à la tâche : on retrouve donc Giuseppe Camuncoli qui réaliste un travail très correct sans pour autant parvenir à égaler celui de son collègue.

En conclusion, c’est un très bel event que nous ont livré Dan Slott, Olivier Coipel et Giuseppe Camuncoli. Découvrir Spider-Man via ce Spider-Verse reste une bonne option tant Panini, via son travail éditorial en début de volume, offre à tous les clés de compréhension du récit. Ensuite, la magie de Slott entre en scène et réunit tous les hommes-araignées possibles et imaginables face à un ennemi charismatique pour offrir une étape captivante dans la vie du héros!*

Note : 8/10

R.L.

Events : événements comics qui réunissent une kyrielle de personnages et touchent généralement l’univers, dans son ensemble ou en partie, de Marvel.

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