Après avoir scénarisé l’épique Planète Hulk, Greg Pak continuait sur sa lancée et proposait aux lecteurs de Marvel un event prometteur : World War Hulk.
Prometteur car Planète Hulk, récit considéré par une importante partie du lectorat comme ce qui s’est fait de mieux sur le géant de jade, laissait présager une suite ambitieuse qui voyait l’alter ego de Bruce Banner rentrer sur Terre avec ses nouveaux coéquipiers dégotés sur Sakaar.
Mue d’intentions belliqueuses, la balafre verte est en colère et bien plus que d’accoutumée. La source de cette colère réside dans la mort prématurée des êtres qu’il avait appris à aimer sur Sakaar. Hulk laisse donc parler sa rage et n’a plus qu’une obsession : détruire les fautifs, les super-héros de la Terre, ceux qui l’ont envoyé dans l’espace avant de détruire ce qu’il avait bâti, une famille.
Intrigant, ce synopsis promettait de belles confrontations entre un Hulk devenu extrêmement fort suite aux innombrables épreuves traversées lors de Planète Hulk et les héros que sont le Docteur Strange, Iron Man, Flèche Noire, Red Richards…
De ce côté là, du moins en grande partie, les lecteurs peuvent s’estimer heureux puisque les combats parsèment les pages du comic-book. Le constat est même sans équivoque : il n’y en a que pour l’action et c’est bien dommage. Après une série (Planète Hulk) menée tambour battant où Hulk se retrouvait au beau milieu d’une dictature qui divisait plusieurs ethnies extraterrestres, voici que le héros se voit endosser le rôle d’un méchant des plus caricaturaux motivé par un fort désir de vengeance.
Autrement dit, ça cogne, ça cogne même très fort mais c’est pour ainsi dire tout ce que l’on retire de ce récit. Oubliez le questionnement sur l’identité du héros qu’avait imaginé Greg Pak auparavant. Oubliez aussi les multiples rebondissements de Planète Hulk tout comme son contexte original. Tout ceci est remplacé par des combats bourrins, rapides et sans véritables intérêts, ni plus ni moins.
Outre le fait de contenter les lecteurs en recherche de blockbuster assez nerveux, ce World War Hulk présente tout de même une autre qualité indéniable : son graphisme que l’on doit à un certain John Romita Jr. (Spiderman, Thor, Daredevil) et qui devrait plaire à tous les fans du monsieur et même aux autres.
En d’autres mots, si le récit est acceptable, il ne mérite nullement qu’on le compare à son prédécesseur, Planète Hulk. Ce dernier nous offrait une histoire digne des meilleurs péplums alors que World War Hulk, en dépit de la bonne qualité de ses dessins, se contente de nous faire l’étalage d’affrontements communs et banals. Un blockbuster ni plus ni moins.
Note : 4/10
R.L.