La Femme à l’Etoile : quand l’amour affronte la violence dans l’Ouest américain

Fin du XIXème siècle, Montana. Zachary fuit.

Il fuit sa vie passée à la recherche du calme, d’un lieu paisible où il vivra seul. Il ne veut plus cotoyer quiconque, ni même s’embarasser de tout autre fardeau. Quand, par chance, il tombe sur deux trappeurs qui lui évoquent Promesa, un village abandonné mais bénéficiant encore de chaumières où s’abriter, Zachary sait enfin où il s’établira.

Seulement, loin de tout, dans une cuvette naturelle cernée par les monts gelés du Montana, il fait froid, horriblement froid même. La neige ne cesse de tomber, les montages sont complètement recouvertes de leur manteau blanc et le vent s’attaque au pauvre voyageur sans lui laisser le moindre répit. Soudain, l’espoir envahit Zachary : Promesa est enfin visible. Toutefois, la joie est de courte durée. Car le village n’est pas réellement à l’abandon. Une femme s’y est, elle aussi, réfugiée et elle refuse toute compagnie.

C’est sur cette entrée en matière qu’Anthony Pastor (Ice Cream, Castilla Drive) lance son récit: La Femme à l’Etoile. Et si pour premières pages, il n’est question que de l’avancée d’un homme sur son cheval, dans un paysage enneigé, et des pensées obscures qui l’assaillent, Anthony Pastor réussit déjà son coup. En effet, on tremble avec Zachary, on sent le froid s’immiscer jusqu’à nos os, chaque brise ressemble à une nouvelle torture… En d’autres mots, on vit véritablement l’histoire de cet homme qui cherche un nouvel objectif, une nouvelle vie. Cela grâce à un style très particulier, plus proche de la peinture que du dessin, qui donne un cachet tout à fait singulier, original et envoûtant à l’oeuvre. Les traits arrondis, les tons bleutés, la palette de couleurs froides et sombres… Tout a été savamment mis en oeuvre pour nous plonger dans cette région à la météo impitoyable.

Puis, lors de sa rencontre avec Perla, la femme à l’étoile, Zachary apprend à connaître l’autre, à la détester, à la comprendre, à l’aimer. Un jeu de relations nait alors, un jeu au cours duquel ces deux protagonistes devront affronter la violence du Far West qui occupe les Etats-Unis.

D’abord par son trait atypique, ensuite par ses personnages, Anthony Pastor transporte le lecteur dans une quête scénaristiquement simple mais pour laquelle il est difficile de détacher le regard. De page en page, on ne peut s’empêcher de se demander quel sort il a réservé à ses personnages. Le froid aura-t-il raison d’eux ? Ou sera-ce le rôle des marshals déterminés à leur faire payer leurs crimes passés?

En définitive, si l’action n’est qu’au second plan dans La Femme à l’Etoile, c’est tout simplement parce que le premier plan est déjà occupé par une belle histoire de relations basée sur deux protagonistes que l’on souhaite soutenir de la première à la dernière case. Zachary et Perla ont de quoi charmer les lecteurs, en s’appuyant sur des personnalités fortes, et leur destin devient rapidement une préoccupation pour tout fan de ce type de bande dessinée.

Note : 8/10

R.L.

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