Celui que tu aimes dans les ténèbres : de l’horreur façon Skottie Young

Après leur collaboration sur Middlewest, Skottie Young (I Hate Fairyland) et Jorge Corona (Teen Titans Go!, Justice League Rebirth...) remettent le couvert avec, cette fois, un tout autre genre puisque c’est dans l’horreur qu’ils souhaitent plonger les lecteurs avec Celui que tu aimes dans les ténèbres.

On y suit Ro, une jeune artiste peintre en manque d’inspiration, qui veut changer d’air. Et pour ça, fini la grande ville et ses rues bondées ; bienvenue en campagne dans une maison aux allures de manoir hanté. D’ailleurs, on dit que le lieu serait habité par quelque chose, une présence malfaisante. Ou pire encore.

Très vite, Ro, toujours munie de son pinceau et d’un bon verre de vin, assistera à quelques événements imprévus. Et s’il y avait bien quelqu’un d’autre dans la maison ?

De quoi rivaliser avec les meilleurs récits d’horreur ?

Celui que tu aimes dans les ténèbres est le genre de comic-book où l’on pourra toujours voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Pour notre part, tout a commencé par la meilleure des manières. Ro se démarque par une personnalité forte, le manoir et ses pièces sombres présentent un cachet original et glauque, et l’introduction de ce qui « vit » dans les lieux instaure une ambiance pleine de suspense pour laquelle il nous tardait d’en savoir plus.

C’est d’ailleurs là que le bât blesse. Si pour commencer, Jorge Corona mise sur les zones obscures (des pièces peu éclairées, des chambres où les volets sont tirés…) pour jouer sur ce qui s’y cache, la révélation arrive bien trop vite à notre goût. En fait, on aurait presque aimé qu’elle ne nous parvienne jamais ! Comme on le dit souvent, c’est lorsque l’on vous montre le « mal » qui se tapit dans l’ombre que l’imagination cesse de vous faire frémir, puisque vous n’envisagez plus le pire. Dès cet instant, le récit prend une autre tournure. Nous ne sommes plus en présence d’un fantôme dont on ne sait presque rien, d’un spectre dont on ne voit qu’un bout de doigt ou de main, mais bien en compagnie de ce que Skottie Young a imaginé. La peur de l’inconnu cède alors sa place au malaise qui nait au sein d’une relation inconfortable et dangereuse.

Pour le coup, la liaison qui unira Ro à celui qui vit dans les ténèbres est bien pensée et devrait vous faire ressentir un mal-être propre à ce type de récits.

Vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, ce comic-book n’est pas fait pour tous. Si vous cherchez un mystère de longue haleine, passez votre chemin. Par contre, si vous êtes en quête de la lecture d’une relation aussi étrange que tumultueuse, vous ferez une belle acquisition avec ce livre. D’ailleurs, beaucoup devraient apprécier sa trame scénaristique et son dénouement. Pour les autres, ceux qui misaient sur une énygmatique force immatérielle, ils ne pourront s’empêcher de penser que le potentiel du récit est en partie gâché… Dommage. Celui que tu aimes dans les ténèbres reste une lecture agréable où chacun devrait trouver du plaisir malgré tout.

Note : 7/10

R.L.

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