Imperturbable, le Captain Death poursuit sa mission. Il massacre, il éradique, il détruit. Ses victimes ? Des civilisations entières. Et la prochaine sur sa liste n’est autre que celle qui peuple la Terre. Réussira-t-il à désintégrer la race humaine ? La réponse est : « oui », et après seulement quelques pages. Enfin… à l’exception d’une poignée de survivants.
C’est sur base de ce pitch prometteur que débute le récit d’Alexis Bacci (Lastman). Pourtant, dans Captain Death, le scénario n’est qu’un élément secondaire qui contribue à l’œuvre dans sa globalité.
Avec l’apparence externe d’un manga (format souple et de petite taille), un dessin proche du franco-belge, un rythme et des ficelles scénaristiques issus des comics, Captain Death est bien un ovni culturel dont la force se situe dans sa narration et son graphisme.
L’art de raconter une histoire graphique
Diplômé en « cinéma d’animation », Bacci propose ici un écrit frais, réussi et déstabilisant. Déstabilisant par l’absence de retournements de situation mémorables. Déstabilisant aussi par la simplicité graphique observée sur chaque page.
Alors, pourquoi donc lire Captain Death ? La réponse est simple et… mathématique : si ses composants, étudiés chacun de leur côté, ne débouchent pas sur des résultats fructueux, la somme de ces mêmes composants, quant à elle, donne naissance à une œuvre qui se dévore de bout en bout.
Et ce grâce au graphisme très particulier et au rythme de l’aventure qui forment une narration dont il est difficile de s’extraire. On tourne les pages frénétiquement poussé par la motivation d’entrevoir ce que nous réserve la suite.
Au final, Captain Death n’est rien d’autre qu’une œuvre graphique, difficilement définissable, et qui mise sur le trait de l’artiste, Alexis Bacci, et sur un rythme maîtrisé de main de maître.
Note : 8/10
R.L.