Parmi les récits qui ont forgé l’histoire du chevalier noir, on retrouve sans aucun doute Année Un, Un long Halloween ou encore, Killing Joke. Pourtant, bien d’autres comics ont marqué Bruce Wayne et sa croisade contre les criminels. C’est notamment le cas de « Batman : Un Deuil Dans La Famille » édité il y a plusieurs années par Panini Comics (c’est d’ailleurs cette édition qui est critiquée ici) avant de bénéficier d’une nouvelle parution chez Urban Comics.
Dès la couverture, le ton est donné et l’information n’est, dès lors, plus à être considérée comme un spoil : Jason Todd, le deuxième Robin, meurt dans ce comic-book. Ce drame transforme cette énième histoire de Batman en un récit historique puisque, outre la mort du second jeune prodige, il est le résultat d’un sondage soumis aux lecteurs. Ce sont ces derniers qui ont dû choisir de quoi serait fait l’avenir de Jason Todd. Et comme expliqué précédemment, c’est le décès du jeune homme qui reçut le plus de suffrages.
Néanmoins, malgré ce caractère historique, « Un Deuil Dans La Famille » ne figure pas dans les classements des comics les plus recommandables dédiés à l’homme chauve-souris. Et à raison puisque, tout d’abord, le scénario fait peine à voir.
Daté, celui-ci envoie le duo de héros, Batman et Robin, dans différents pays dans le but de trouver la mère de Jason. Sur leur chemin, les deux hommes se retrouveront bien malgré eux face au Joker. Ce qui conduira à la fin inéluctable de l’acolyte de Batman. Malheureusement, les années ont passé et le pitch de Jim Starlin (La Quête de Thanos, Le Gant de L’Infini…), pourtant prometteur, ne présente pas suffisamment de qualités pour faire date si l’on excepte la scène de la mort de Jason et celle de la découverte du corps par son mentor qui, elles, restent émouvantes.
Entre des coïncidences grossières, un scénario prévisible, quelques longueurs et des clichés à foison sur le Moyen-Orient, la lecture s’avère être laborieuse. Dès lors, il ne restait au dessinateur Jim Aparo (The Brave and The Bold, Batman, Green Arrow…) qu’à se surpasser pour faire oublier le scénario concocté par son collègue. Malheureusement, de ce côté là aussi, ce comic-book a pris de l’âge. Si le talent d’un artiste tel que Jim Aparo n’est plus à démontrer, le constat concernant le graphisme d’Un Deuil Dans La Famille est semblable à celui du scénario : même si tout n’est pas à jeter à ce niveau, la beauté des visages très expressifs et des quelques scènes marquantes se retrouve noyée dans un pan de l’histoire de Batman qui mériterait un bon coup de neuf afin de retrouver ses lettres de noblesse.
En conclusion, on ne conseillera ce run qu’aux fans absolus du chevalier noir tout en espérant que ceux-ci soient subjugués par les quelques scènes mythiques que sont la mort de Robin et la découverte du corps de ce dernier par Bruce Wayne. Et si ce décès a engendré des répercussions conséquentes au point de revêtir « Un Deuil Dans La Famille » d’un caractère historique, force est de constater qu’il se trouve mis en valeur de bien triste façon tant le récit semble désormais daté.
Note : 4/10
R.L.