Final Fantasy, Dragon Quest, Persona, Yakuza : Like A Dragon, Star Ocean, la série des « Atelier of… » représentent quelques-unes des sagas de jeux de rôle japonais parvenues jusqu’à nos contrées et connues du grand public. Et parmi celles-ci, il ne faudrait surtout pas oublier les « Tales of » dont certains opus auront, eux aussi, marqué bien des joueurs depuis 1995 et la sortie du premier épisode, Tales of Phantasia. Après 25 ans d’existence, la saga se voit donc dotée d’un nouveau titre intitulé Tales of Arise (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series) et présenté par Bandaï Namco comme « un tournant » dans l’histoire de la franchise.
Les fans de la licence et des J-RPG en général auront dû mettre leur mal en patience puisque le jeu initialement prévu en 2020 fut retardé jusqu’à ce mois de septembre 2021.
Ce Tales of Arise valait-il le coup d’attendre ?
Un univers rythmé par les twists
Le pitch de départ n’inspirait rien de bon tant il faisait part d’un classicisme exacerbé. Jugez plutôt : deux peuples, vivant sur deux planètes distinctes, Dahna et Rena, ont connu une guerre au cours de laquelle les envahisseurs reniens sont sortis vainqueurs et ont asservis leurs victimes. Trois cents ans plus tard, un jeune homme amnésique (tiens, tiens…) choisit de se révolter et rejoint la résistance.
Une entrée en matière qui semble dépeindre, une fois de plus, une énième histoire de rébellion déjà vue et revue. Pourtant, Tales of Arise finit par convaincre. Pour ce faire, le jeu s’appuie sur quelques retournements de situation bien sentis et, surtout, sur un univers où rien n’est tout blanc ou tout noir. Il n’y a pas de méchants qui sont « méchants parce qu’ils aiment ça », chaque protagoniste révèlant, au fur et à mesure de la progression du joueur, des motivations et des origines travaillées. Le résultat est un monde nuancé et plaisant à découvrir.
D’ailleurs, l’univers ne se repose pas uniquement sur son rythme et son scénario puisque les graphismes ont eux aussi bénéficié d’un soin particulier. Les différents paysages sont très agréables à parcourir et quelques minutes de jeu suffisent pour se rendre compte du fossé technique qui existe entre cet épisode et ses prédécesseurs. Seuls des problèmes de clipping viendront entacher l’immersion à de rares moments.
Les personnages, quant à eux, ont eu droit au même traitement, tant au niveau de leurs animations faciales lors des cinématiques qu’en ce qui concerne leurs designs. Une réussite !
Un gameplay qui frôle la perfection ?
Si le scénario et l’univers nous ont convaincus, le gameplay, aperçu au sein de quelques trailers, ne nous avait pas paru très original et plus innovant que ce que propose la concurrence. Qu’en est-il concrètement ? Dans Tales of Arise, vous disposez d’attaques simples, d’esquives et de plusieurs Arts (nom donné aux techniques/compétences). Votre but est de combiner ces Arts afin de réaliser des combos toujours plus longs et toujours plus dévastateurs pour finir sur une frappe Bonus et achever votre proie. Ces attaques varient en fonction des personnages (que vous pouvez contrôler en combats) et de l’évolution de ces derniers.
Si le système fait très vite ses preuves, il n’en reste pas moins brouillon lors des combats les plus longs et les plus difficiles. Dommage surtout quand il devient impossible, sur certaines séquences, de s’y retrouver afin de mettre fin à la vie d’un ennemi.
Le gameplay n’en reste pas moins appréciable et dynamique, si l’on excepte les challenges les plus importants du titre.
En définitive, ce Tales of Arise présente bien des qualités qui raviront les fans de la série et de J-RPG en général. Entre son scénario non-manichéen, son gameplay dynamique et ses graphismes travaillés, cet opus réussit son pari : marquer un tournant dans la série. Quelques défauts (clipping, un trop plein de dialogues, combats brouillons) demeurent regrettables mais seront aisément noyés sous les nombreuses qualités du jeu.
Note : 8/10
R.L.