Le Cabaret Vert, un événement qui devient petit à petit incontournable pour notre équipe, nous direz-vous. Et nous ne pouvons affimer le contraire. Mais pourquoi ? Y trouve-t-on vraiment ce que tout amoureux de BD est en droit d’attendre ?

Cette année encore donc, pour la troisième édition consécutive, notre équipe s’est rendue au festival BD du Cabaret Vert, initialement reconnu pour ses scènes musicales. Et quelle joie de revoir les Benoit Bertrand, Stéphane Créty, Bruno Bessadi, Julien Carette et bien d’autres. Car sur le nombre, le festival ne se fout pas de ses visiteurs : 70 auteurs invités et tous en dédicaces ! Des expositions, des animations, des conférences, la remise de prix… bref, il y en a pour tous les goûts.

Cependant, quand on aime, on a tendance à rechercher la perfection. Et à force, ce sont les détails qui accrochent notre attention. Pour faire simple, comparons la formule BD à celle de la musique. Au niveau musical, l’implantation du site a été repensée. Les scènes s’en sont retrouvées déplacées et profitent, selon nous, d’un bien meilleur emplacement désormais. Les stands nourriture évoluent par petites touches également (soit ils sont regroupés autour d’une scène et intégrent une thématique, soit ils ont été eux aussi déplacés en des lieux plus propices, plus… « cohérents ».); les décors sont toujours au rendez-vous, bien visibles et originaux; et les initiatives écologiques et de sensibilisation sont partout, respectant l’image du festival.






Quant à l’espace BD, soyons clairs : on dénombre peu de véritables inovations. Pourtant, tout avait laissé présager le contraire avec l’exposition Goldorak annoncée de belle manière, des photos du premier jour où l’on pouvait voir des séances de dédicaces en plein air… Ceci pour finalement découvrir que seulement deux auteurs se retrouvaient en extérieur. L’exposition, elle, bien que très riche et intéressante, demeurait minuscule et on se bousculait dès qu’un peu de monde s’y rendait. En ce qui concerne les dédicaces en tant que telles, on a l’impression que l’heure n’est point au changement. Toujours aucun système de files (ni barrière, ni potelets : certaines queues sont plus de l’ordre d’amas d’individus obstruant la vue qu’autre chose…), aucune indication sur ce qu’acceptent de signer les auteurs (quelle déconvenue de réaliser plus d’une heure de file pour entendre « je ne dessine que dans ma dernière parution »), des cadres format A4 (pour indiquer la position des artistes ou tout simplement pour les reconnaître) qui restent illisibles pour peu que vous soyez en fin de file…

A côté de ça, on doit bien l’admettre, le public répond présent. Et n’est-ce pas là finalement le plus bel indicateur de satisfaction? Les invités sont en général de très bonne humeur, preuve que l’organisation doit bien les chouchouter; l’ambiance reste conviviale; la librairie, avec sa position centrale, permet de rapidement passer acheter un titre à faire dédicacer… et nous concernant, le service presse et média s’est toujours montré avenant et réactif.
En conclusion, le Cabaret Vert est un festival magnifique, surprenant, avec des valeurs solidement ancrées. Il ne lui manque que quelques ajouts, quelques modifications pour équilibrer le rapport de force en termes d’organisation entre la partie BD et la partie musicale. Quoi qu’il en soit, ne crachons pas dans la soupe en nous focalisant sur les manquements car le Cabaret Vert reste un immanquable. C’est bien simple : quand on observe ce que l’équipe est parvenue à créer côté scènes, on ne peut que s’attendre à du très lourd côté BD pour les années à venir. En tout cas, c’est tout ce qu’on lui souhaite !
R.L.
Merci à toute l’équipe du Cabaret Vert et particulièrement à Nicolas HumbertJean.