Tintin – Le Lotus Bleu: une réédition pour tous les fans du reporter

Tintin ; Le Lotus Bleu

Histoire de débuter l’année en beauté, Casterman nous dévoile le cinquième titre d’une collection dédiée qui veut rééditer les albums du petit reporter parus, initialement, dans les années 30. Au menu pour ce Lotus Bleu, un préambule sous la forme de documentation dédiée à l’histoire de la conception de l’aventure, des couleurs inédites, et une nouvelle couverture. De quoi faire saliver les adeptes d’Hergé ? Oui, tout de même !

D’abord, commençons par l’incroyable pagination de l’œuvre: oubliez la soixantaine de planches de l’édition « classique », car ici, pour cette belle réédition du Lotus Bleu, Casterman nous propose les 124 pages publiées à l’origine dans Le Petit Vingtième. Et rien n’y est à jeter, comme vous vous en doutez. Hergé avait l’art d’aller à l’essentiel, sans pour autant nous balancer une multitude d’ellipses. Et c’est d’autant plus le cas dans Le Lotus Bleu, considéré par beaucoup comme le véritable premier chef-d’œuvre de l’auteur belge.

Pour réussir à créer l’ouvrage, Hergé s’est documenté et même, considérablement documenté. Là où quelques recherches sur le net permettent aujourd’hui d’obtenir une foule de réponses, le début du vingtième siècle proposait bien moins d’opportunités d’acquérir des renseignements de première main. Pourtant, Hergé y est parvenu. C’est ainsi que dans les « bonus » de début d’ouvrage, on apprendra de quelle manière l’auteur a rencontré son célèbre ami chinois, celui-là même qui le conseillera tout au long de l’album. Bien-sûr, c’est là un raccourci assez réducteur de l’historique présenté au début de cette réédition tant cette dernière présente de quoi satisfaire la curioisité de ceux qui voudraient en savoir plus (et encore plus).

Ensuite, passons à l’histoire contée dans ce volume, celle du Lotus Bleu. Cette aventure, pour ma part, je l’avais découverte ado. Et quelle aventure… J’ouvrais donc le livre avec une certaine appréhension, celle de ne pas revivre les émotions si intenses de ma première lecture. Quelle bêtise m’avait traversé l’esprit ! Ces histoires restent intemporelles et si captivantes que les années n’y changent rien. Entre la science d’Hergé, la sympathie de ses personnages, l’humour toujours savamment dosé et l’action, le suspense… : tous les ingrédients sont réunis pour offrir un moment mémorable aux lecteurs. Dans ce Tintin, le reporter débarque en Chine à la poursuite de trafiquants d’Opium (ceux qui sévissaient déjà dans Les Cigares du Pharaon). Tintin devra, une fois encore, démêler le vrai du faux afin de stopper les coupables dans un décor, un pays, pour lequel son auteur n’a pas fait les choses à moitié. On y découvre alors le contexte historique d’époque, des allusions à des événements historiques et une représentation de la Chine proche de la réalité. Une merveille à bien des égards !

En bref, que l’on soit fan ou non d’Hergé, force est de constater, au travers de cet ablum, les forces et le côté précurseur dans l’art de la bande dessinée de ce fantastique auteur. De ces cases vidées de détails afin d’ajuster le regard du lecteur sur les personnages, à celles dont les phylactères renferment autre chose que du texte, en passant par son trait si fin et raffiné, Hergé savait nous plonger dans ses créations avec une maîtrise déconcertante, un savoir-faire pour ainsi dire inégalé, et une beauté, celle de l’aventure, celle du dessin, à faire craquer plus d’un amateur de bande dessinée. Et c’est encore le cas aujourd’hui avec, notamment, Le Lotus Bleu.

Note : 9/10

R.L.

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