Imaginez ne serait-ce qu’un instant. Vous vous êtes plaint du contexte du Covid qui vous obligeait à rester chez vous, cloîtré entre quatre murs, à regarder la tv, à lire les mêmes livres et à… attendre. Attendre que la porte puisse à nouveau s’ouvrir et vous offrir la liberté. Celle de sortir à l’extérieur. Mais quand la prison n’est autre que votre corps lui-même, comment lui échapper ?
Jean-Christophe Chauzy nous raconte, dans Sang Neuf, comment il a vécu sa maladie, une myélofibrose. Une pathologie très sévère dont la seule solution demeure la greffe de moelle osseuse. Au sein de cet ouvrage autobiographique, l’auteur nous livre ses pensées, ses décisions, son regard sur son entourage. Et surtout, les détails de sa maladie. Ce qu’elle engendre, ce qu’on lui en a dit, ce qu’elle représente pour ses proches et amis. Ce qu’elle détruit également, ou renforce et abîme dans le même temps. Autrement dit, l’artiste se livre complètement au travers de Sang Neuf. On y décèle, à travers le ressenti du patient, les idées noires, mais également la dose d’espoir, qui parcourt l’esprit en de tels moments.
Pour l’illustrer, Jean-Christophe Chauzy use de noir, de blanc et de rouge. Et il n’en fallait pas plus afin de concrétiser Sang Neuf. Au contraire. Les ombrages, les encrages, les tonalités de gris participent tous à appuyer un texte déjà si fort et si touchant.
Sang Neuf offrira une perspective nouvelle à certains. Point uniquement de l’espoir, mais la confirmation que l’on ne se trouve pas seul dans les pires situations. Que l’on pense tous à la même chose : la famille, ceux qu’on laisserait derrière nous dans le pire des cas ; sa propre vie qui prend fin ; la douleur que l’on craint… Cela, Jean-Christophe Chauzy le décrit avec les mots justes. Et transmet par la même occasion une belle part d’espoir à ceux qui en auraient le plus besoin. Sang Neuf a de quoi faire réfléchir ses lecteurs et les poussera à remettre à plat leurs petits tracas de la vie quotidienne…
Note : 7/10
R.L.
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