[Interview] Paul Azaceta : « J’aimerais dessiner un western après Outcast »

Nombreux étaient les grands noms des comics présents à FACTS en octobre. Parmi eux, un dessinateur attirait un grand nombre de fans, j’ai nommé Paul Azaceta. Cet artiste a déjà dessiné plusieurs comics pour Marvel : de Spiderman au Punisher en passant par Daredevil ou encore Captain Marvel. Si ces passages remarqués chez la Maison des Idées l’ont, incontestablement, rendu célèbre, c’est surtout grâce au succès d’Outcast, édité en français par Delcourt, qu’il a rassemblé les fans lors de la convention gantoise.

L’occasion pour nous de passer en revue son travail et ses envies futures.

Tout d’abord, permettez-moi de vous féliciter pour Outcast que vous réalisez avec Robert Kirkman. Vous contribuez incontestablement au succès de ce comic-book à tel point que l’on se demande si votre style graphique n’est pas plus adapté au genre horrifique qu’à tout autre type de récit. Quel est votre avis sur ce point ? 

J’aime penser que je peux adapter mon dessin en fonction des histoires. Néanmoins, j’apprécie vraiment ce style assez noir pour lequel j’ai été notamment influencé par Mike Mignola. Dès lors, c’est peut-être vrai : il est un peu plus adapté aux récits d’horreur mais je pense, du moins j’espère, que je peux dessiner presque tous les genres d’histoires possibles et imaginables.

Et concernant vos aspirations personnelles, le genre horrifique est celui que vous préférez ? 

L’horreur est sans conteste l’un de mes favoris. A côté de ça, j’aime aussi dessiner des super-héros mais il y a un autre genre que j’aimerais exploiter : le western. Peut-être qu’après Outcast, je me lancerai là-dedans…

Bref, comme vous l’aurez compris, j’aime tous les types de comics : des plus funs aux plus sérieux, des horrifiques à ceux destinés aux enfants, etc.

Vous évoquez le genre « western ». Pourquoi ce type de récit vous attire-t-il ? 

En fait, j’ai déjà une histoire prête que j’aimerais dessiner et il s’agit d’un western. Ca serait un sacré challenge pour moi puisque je n’ai jamais été mis à contribution sur un comic-book qui entre dans cette catégorie. Et c’est ce qui m’attire : réaliser quelque chose que je n’ai encore jamais fait.

Ce récit fait partie de vos envies mais concrètement, quels sont vos prochains projets ? 

Pour le moment, il n’y a rien d’acté. Ma priorité, c’est Outcast. Ensuite, on verra. Peut-être un autre projet avec Robert Kirkman [NDLR : scénariste d’Outcast] puisque le courant passe plutôt bien entre nous. Qui sait ?

Autre option : prendre des vacances ! A l’heure actuelle, je me concentre à 100% sur Outcast et j’aurai bientôt besoin de prendre un congé pour me reposer.

outcast itw

Doit-on comprendre que vous en avez un peu marre d’Outcast et que vous voudriez dessiner autre chose au plus vite ? 

Oh non, ça ne m’ennuie pas du tout ! C’est d’ailleurs le travail dont je suis le plus fier. Evidemment, j’ai pris part à d’autres séries dont je suis également très fier mais elles étaient, en général, assez courtes : 5 ou 6 numéros tout au plus.

Outcast est la première série pour laquelle j’ai vraiment le temps de m’asseoir et de plancher sur le long terme. Sans oublier que je suis heureux de ce que j’ai accompli sur la série jusqu’ici. Aussi, point non négligeable, mon entente avec la coloriste [NDLR : Elizabeth Breitweizer] est harmonieuse. J’apprécie vraiment son style et la façon dont elle travaille. Ce sont toutes ces raisons qui font d’Outcast le projet dont je suis le plus fier.

Cependant, je dois bien avouer avoir eu un peu peur au début. Je me suis d’ailleurs posé quelques questions : « un long projet comme Outcast finira-t-il par m’exaspérer ? » Finalement, ce n’est pas le cas et c’est surtout grâce au scénario de Kirkman. C’est un auteur qui arrive à modifier sa trame et à la rendre différente. Le résultat est que, même si je travaille toujours sur Outcast, la diversité des situations, des ennemis, etc. m’empêche de dessiner toujours les mêmes choses.

Dans un récit d’exorcisme et donc d’horreur comme Outcast, les sentiments des personnages peuvent être très forts. Or, vous avez réussi avec brio à retranscrire ces émotions. Quels sont vos influences et vos secrets de fabrication à cet égard ? 

Les films d’horreur ont constitué une base pour mon travail. J’ai aussi d’autres sources d’inspiration. Je pense, par exemple, au personnage principal dont on dit qu’il me ressemble. Pour dire la vérité, je me suis plutôt inspiré de mon frère. Que ce soit sa façon de s’habiller, sa manière de bouger… Kyles Barnes [NDLR : héros d’Outcast] présente plusieurs ressemblances avec mon frère.

Merci pour cette interview. Avant de se quitter, que pensez-vous de la Belgique ? 

Je trouve la ville de Gand vraiment belle avec ses églises et ses ponts. On a eu l’occasion de la visiter un peu et d’y goûter quelques bières belges. Seule mon épouse est déçue car elle n’a pas acheté suffisamment de chocolats à son goût…[rires]

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